Trouver sa place en entreprise quand on est HPI

HPI se sentir bien dans son entreprise et son job

Quelle place pour les profils HPI en Entreprise ?

Le thème du travail est souvent abordé lorsqu’on échange sur le HPI (Haut Potentiel Intellectuel).

Les profils HPI ont-ils plus de mal à trouver leur place en entreprise ? Sont-ils plus sujets au burn-out ? La quête de sens est-elle une condition sine-qua-none pour les profils HPI ?

 Il y a encore quelques années, les profils HPI étaient méconnus du grand public. On parlait plus volontiers de zèbres (d’où le titre du blog) ou encore de HP pour haut potentiel et éventuellement de personnes surdouées ou précoces. Mais, la série à succès de TF1, HPI, avec Audrey Fleurot en actrice principale, a tout changé.

Cette série a été vue par plus de 10 millions de Français, soit près d’un Français sur 6. Le terme HPI est devenu la référence pour identifier et nommer ces profils aux caractéristiques si particulières.

La forte médiatisation du HPI

Au-delà de l’engouement du grand public pour cette série, de nombreux médias spécialisés dans les RH s’affairent à démocratiser le sujet.

Il y a 4 ans, quand j’évoquais la douance en cours avec mes étudiants de 20 – 25 ans, très peu d’entre eux connaissait le sujet du HPI. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux, si ce n’est tous, connaissent cette thématique.

L’avantage des médias de masse, c’est la vitesse à laquelle ils sont capables de transmettre une information. depuis que le sujet du HPI passionne voire déchaine les foules, les chefs d’entreprise, les managers et les collaborateurs ont su dépasser les vieux clichés sur les profils HPI.

On n’imagine plus la personne surdouée comme un ingénieur un peu perché, yeux rieurs et cheveux hirsute, même si on adore tous cette photo d’Albert Einstein. Le profil HPI suscite toujours des fantasmes mais ils sont différents.

Profil HPI, une opportunité pour l’entreprise ?

Si chaque profil HPI est unique par son individualité, les personnes à haut potentiel se caractérisent dans l’ensemble par de grandes capacités à analyser une situation. Il y a également cette facilité à faire des connexions, ce que certains appellent la pensée en arborescence, chaque idée en engendrant une autre. Tous les êtres humains ont une pensée divergente, la particularité des profils HPI c’est la vitesse à laquelle transite cette information et un tissu neuronal plus dense.

En entreprise, une personne HPI aimera le challenge des situations complexes. Comme Sherlock Holmes, il aime les énigmes et les mystères à résoudre. Pas étonnant qu’on retrouve beaucoup de HPI dans les métiers d’ingénieurs, bureau d’études ou gestion et amélioration de l’efficience en production.

Beaucoup de HPI ont une intuition développée, une grande créativité, une hypersensibilité émotionnelle et une très grande exigence parfois catégorie d’excès de perfectionnisme. Chaque détail a son importance. d’ailleurs, ce sont des profils qui sont très attentifs aux détails.

Malgré ces atouts indéniables, le profil HPI possède quelques écueils ! La communication avec un profil HPI peut s’avérer complexe. Persuadé qu’il a toujours raison, le respect de l’autorité n’est pas vraiment son fort. Il respectera un manager qui l’inspire et en qui il a confiance. Le respect, avec un HPI, ça se mérite. Le manager, l’entreprise, le dirigeant devra être à la hauteur pour retenir un HPI.

Les exigences des profils HPI en entreprise et leurs attentes professionnelles

Si je vous parle de ma propre expérience, je ne peux pas affirmer que mon passage en entreprise a été un long fleuve tranquille, même s’il m’a beaucoup apporté. Je fais partie des profils qui ne sont pas faits pour être salariés en entreprise.

Pourquoi ? Parce que comme beaucoup de HPI, mon côté « syndicaliste », idéaliste, passionnée et aussi mes capacités, étaient souvent pointés du doigt par mes employeurs. Ils ne savaient pas comment me gérer . J’étais un peu comme une bombe à retardement. J’excellais dans mes missions mais j’avais un comportement qui n’était pas en phase avec mon statut.

En même temps, je ne comprenais pas l’énoncé ! On m’embauchait souvent pour mes compétences en innovation et ma capacité à avoir un regard disruptif sauf que c’est impossible de mettre de côté m personnalité, mes émotions et mes valeurs.

Je ne peux séparer mon cerveau de ma personnalité. Les profils HPI sont entiers.

Mon témoignage de HPI en entreprise

Pendant des années, j’ai pensé que j’avais un problème parce que je changeais d’entreprise tous les ans. Les raisons ont été multiples :

  • l’ennui
  • les missions redondantes
  • un désaccord sur le top management
  • un manque d’alignement avec les valeurs prônées par l’entreprise
  • une mauvaise gestion vie pro / vie perso
  • des contraintes horaires trop importantes
  • les objectifs souvent financiers, peu souvent humains
  • le manque de reconnaissance et de considération pour mon travail et celui de mes collègues

Aucun de mes employeurs n’a réussi à capter que j’étais un profil à haut potentiel.

Je ne peux pas leur jeter la pierre, ne le sachant pas moi-même. 

Mais l’ennui n’était pas mon seul obstacle. Il y avait aussi les valeurs de l’entreprise, ce qu’elle dégageait. Puis les dirigeants qui incarnent ces valeurs, le management, la prise en compte de nous, êtres humains, en tant que salariés.

Notre conseil

Essaye de trouver une entreprise qui a des valeurs auxquelles tu t’identifies.

Est-ce que j’arrivais à m’identifier à cette entreprise ? Finalement est-ce que je me sentais en résonance avec ses valeurs, son dirigeant, ses managers, etc…

Longtemps j‘ai pensé qu’aucune entreprise n’était faite pour moi. Aucun poste dans lequel je serai vraiment épanouie. Que, finalement, si je voulais ce poste idéal dans cette structure idéale, je devrais me le créer moi-même, sur mesure…

Je suis un profil atypique, je suis zèbre, haut potentiel, surdouée. J’ai été soulagée de l’apprendre. Mais même si je le sais, ça ne m’a pas pour autant permis de m’épanouir dans mon poste, au contraire, j’ai démissionné 40 jours après la validation de mon test.

J’ai démissionné car, en tant que zèbre, j’ai besoin de liberté ET de trouver du sens dans ce que je fais ET d’être en résonance avec les personnes pour lesquelles je travailleMaintenant je me connais et je m’accepte ! Merci le développement personnel ^^. 😀

 

Du coup, pour moi, travailler 35h / 39h / 42h c’est difficile sur la durée

Le respect des horaires de travail définis du type 8h30/18h, tous les jours, avec (seulement) 5 semaines de vacances par an, ça ne me convient pas. Ce serait même me mettre sur un faux rythme… Un peu comme quand on court avec quelqu’un avec qui on n’a pas la même foulée, on peut vite faire une contre performance !

J’ai un rythme qui va énormément varier. Certains jours je vais être capable d’abattre l’équivalent de 3 jours de boulot sur une journée. Par contre, ça m’aura tellement épuisée, que les 4 jours suivants, je vais tourner au ralenti.

Un surdoué à un rythme de vie qui lui est propre.

J’ai besoin de travailler à mon rythme et quand je le sens. Et puis, je fais jamais qu’un seul truc, j’ai toujours 15 000 projets en tête, notamment dans ma vie perso… Le blog par exemple en est un, mais ce n’est pas le seul…

Je veux tout faire, tout mener de front, et je m’épuise, parce qu’en fait, je travaille tout le temps, en tout cas mon cerveau travaille clairement tout le temps ! C’est ça être zèbre. Être parfois capable d’oublier de manger tellement on est à fond dans un truc… 

Du coup la formule Métro, boulot, dodo… C’est pas pour moi. J’ai de la chance, je vis avec quelqu’un qui me soutient dans le fait de ne pas avoir une vie « normée » et qui ne me prend jamais la tête avec ça. Et je l’en remercie souvent pour ça, parce que ça me permet une grande liberté dans ma vie et surtout, ne pas culpabiliser ! (article : relation amoureuse avec une personne non zèbre)

Mais, soyons honnête, quel patron accepterait qu’on se pointe au travail à 11h et parte à 15h ? Ou qu’on vienne un jour a 8h et reparte à 2h du mat mais qu’on ne vienne pas le lendemain ?

Oui ça semble assez utopique ! 😉

Surdoué, haut potentiel, zèbre : des profils disruptifs et innovants non-identifiés.

J’ai toujours rêvé d’innovation parce que ça me fait vibrer ! C’est un véritable challenge qui s’inscrit complètement dans ce que je recherche en tant que personne à haut potentiel.

Mais est ce que nous sommes dans une société qui favorise et encourage l’innovation et le côté disruptif  ?

C’est marrant parce que j’ai énormément entendu ces termes quand j’étais moi-même en école de commerce, et plus récemment dans le monde professionnel, via des conférences ou même, une demande de la part de mes employeurs ! 

Quelles possibilités pour être heureux au travail quand on est surdoué ?

Quelles possibilités pour être heureux au travail quand on est surdoué ?

Je crois qu’il y a encore énormément de chemin a faire entre la théorie et la réalité des entreprises !!!  Un peu comme l’école… même si heureusement il y a toujours des belles surprises. 😉 

Alors en entreprisequelle pourrait-être la solution pour les zèbres ? Être rémunéré uniquement sur objectif ? Faire évoluer soi-même sa mission au sein de l’entreprise ? En parler dès l’entretien d’embauche ? 

Je crois que les réponses dépendent de chacun… L’important c’est de comprendre et savoir qu’il n’y a jamais qu’une seule solution possible. A chacun de choisir celle qui lui parle le plus, qui lui convient et dans laquelle il se sent à l’aise.

Tu peux aussi trouver plus d’infos, de ressources et d’outils sur le Haut Potentiel dans le livre témoignage de Mel POINAS. Avec beaucoup d’humour, Mel raconte la découverte de son Haut Potentiel et les routines qu’elle a mis en place pour enfin trouver sa place !

Le livre

Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.

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  1. Bonjour, j’aimerai faire votre connaissance car je me sens très seule face à la découverte de mon profil atypique. J’ai découvert que je suis surdouée par mon sophrologue. Il me conseille vivement de me rapprocher de personnes surdouées. Ce que j’entreprends comme démarche aujourd’hui. J’ai de nombreux soucis dans les entreprises car je suis très différente et très sensible. J’ai parfois cru que j’étais nulle… Aujourd’hui, je commence à trouver des réponses à mes questions et je souhaite être heureuse enfin.
    J’espère découvrir des zèbres et avancer sur la découverte de moi-même.
    Bien à vous,
    O.

    1. Bonjour 🙂
      Hésitez pas à rejoindre la communauté suivez le zèbre sur Facebook, c’est un tout petit groupe, très bienveillant qui s’entraide beaucoup.
      De mon côté j’ai repris à plein temps, j’ai donc moins de temps pour échanger avec vous tous et le groupe (que je modère) m’aide à prendre le relai 🙂
      Bonne journée,

      Mélanie

  2. Merci pour votre site, vos conseils et vos textes. Ils font du bien !

    Là je sors tout juste d’un entretien téléphonique avec une conseillère d’emploi pour cadres… et en 40 minutes de temps, elle m’a juste asséné qu’à 42 ans j’étais bonne à jeter dans la rubrique « sénior », que j’étais en « décrochage pro total » et en « décalage » social. Qu’en l’état actuel de mon CV (démissions et réorientations à répétition tout en poursuivant des études en thèse, Bac+9 actuellement), je n’avais de « place nulle part », car en France on aime les grandes catégories pourvues de petits tiroirs où l’on range des experts aux qualités très normées (et bien peu humaines pour moi, hélas). Superbe constat d’échec pour la vieille zèbre périmée que je suis, en errance et en désespérance totales !

    Vous avez de la chance d’avoir rencontré votre destin professionnel hors des clous, cela fait plaisir de lire un message positif dans le désert que je traverse… depuis 42 ans. L’exil sur Terre est long, mais vous l’adoucissez un peu, et je vous remercie pour cela. Je n’ai ni famille ni amis, et mon compagnon est très très différent de moi, mais la solitude émotionnelle est encore moins rude que le chapelet de déceptions que les rencontres m’ont fait subir au fil du temps.

    Bonne continuation !

    Mia

  3. Bonjour, vivre sa vie et ne pas la « gagner » c’est ce que tu as trouvé avec ton job. Choix difficile en ce qui me concerne! Maison, enfants, factures. Je rêve de travailler 4 -5 mois à temps plein 24/24 et d’avoir le reste du temps pour VIVRE. Je viens de supprimer 3 pages de texte, j’étais parti très loin! Une chose est certaine: je me retrouve tellement dans tous ce que je lis ici.

  4. Bonsoir toutes et tous et merci de vous être livrés ainsi, car cela nous permet à nous, quelque soit l’âge (56 pour moi), de nous entir moins seul et de nous aider dans notre réflexion lorsque l’on vient d’être « officileement » (WIAS IV) d’être détecté haut potentiel. Après 1 jour ou 2 de fierté et d’envie de le crier sur tout les toits (ce a quoi j’ai bien résisté), je me pose beaucoup de questions; car ce sont des difficultés professionelles récentes qui m’on amenée indirectement à cetest. Dois je en parler en rentrant de mon arrêt de travail , je réfléchis encore. Sinon, je suis contente de de diagnostic. pas de fierté, de complexe ou trop de questionnement. J’ai 2 côté à la fois artiste et très rationnel (ingénieur). Le diagnostic à eu le mérite de nourrir mon côté rationnel en expliquat pour partie le sentiment fort de différence qui me pesait depuis mon enfance. Le diagnostic ne date que de 2 semaines. Je me documente grâce à vous pour le digérer, me l’approprier et en faire une force. La vie est tellemetn courte…. PLein de bonnes choses à vous tous et toutes

  5. Bonjour Zebrique amie,
    Voilà un site qui fait du bien et surtout qui explique pas mal (non, très bien en fait) certaines expériences de ma vie. Enfant précoce mais qui n’a pas souhaité aller dans une école spécifique (bin oui, il fallait quitter papa maman et à 10 ans, c’est dur, à l’époque, dans l’Aisne, pas d’école spécialisée pour nous autres). Et puis les galères d’adolescent (peu d’amis, les autres ne nous comprennent pas et surtout, aucun centre d’intérêt commun avec eux, sauf le hard rock, mais bon) et puis les galères d’adultes : boulots inintéressants, une conjointe qui est plutôt trop réaliste dans ses projections de vie, donc rupture, enfin bref.
    Mais au moins, à 45 ans, je peux dire que ça y’est, j’arrive à canaliser mes pensées (pas assez, pas longtemps), mais ouf, je me sens mieux. Mais cette douance non gérée a fait beaucoup de dégâts avant que j’apprenne (et que la vie m’apprenne) à gérer, parce que, question de « lâcher prise », j’ai du trouver la recette magique à 40 ans. C’est long quand même.
    En tout cas, merci Mélanie pour ce très joli blog et son super contenu.
    Bien à vous.
    Laurent

  6. Hello,
    Suite à votre article sur les zèbres au travail, je dois dire que, lors de mon dernier entretien d’embauche, j’ai évoqué (lors d’une conversation informelle), le fait que mon fils venait d’être identifié HPI et que donc je devais l’emmener faire un autre bilan après mon entretien. La DHR m’a immédiatement demandé si j’étais également une enfant à haut potentiel (le mot « enfant » m’a fait sourire parce que je vais bientôt avoir 40 ans). J’ai répondu que je n’en savais rien car on faisait peu de tests à l’époque, mais je pense que ça a joué dans leur décision de m’embaucher : ils recherchent des profils différents, capable de changer souvent de poste etc.
    Elle l’a DRH poste des articles sur le HPI sur LinkedIn, y’a de l’espoir !!!

    1. Merci Mélanie pour votre retour ! Oui y a de l’espoir, les choses évoluent et c’est génial de pouvoir y contribuer 🙂

  7. Coucou Mel, je suis très heureuse de tomber sur toi, à la suite de mes recherches ! C’est grâce à toi que j’évolue ! 🙂 ton livre Suivez le zèbre puis la conférence à Annecy… j’ai bien avancé depuis … au point d’en arriver à la conclusion que je dois me réorienter afin de ne pas re burn outer … tu me confortes dans mes ressentis et je me sens moins seule. Je vais continuer ma grande route, accompagnée de mes rayures, en gardant ton exemple en tête. L’espoir renaît ! Merci !!! :-)) Adèle

  8. Bonjour,
    Effectivement être Zèbre en entreprise n’est pas un fleuve tranquille!
    En poste dans la même entreprise depuis 38 ans,
    Il y a eu de nombreux moments où je me suis dit « mais qu’est ce que je fais encore là… ».
    Je crois que la raison pour laquelle je suis encore là (et encore pour un bon bout de temps!),
    C’est que finalement cette entreprise est une des meilleures pour exercer mon métier,
    Et mon métier est de toute évidence le meilleur outil à la fois pour vivre et développer ma « zébritude ».
    Actuellement le grand plaisir de ma « fin de zébritude professionnelle » c’est de transmettre ma passion en formant les jeunes étudiant(e)s,
    Et ce que je regrette un peu c’est de ne pas rencontrer assez de zèbre-étudiant(e)s avec qui partager mes « captures de moments ».
    Mes encouragements à tous/toutes les Zèbres de tous âges qui en bavent en entreprise!
    Jean
    ps: « capture de moment » = emotional screenshot = instantané émotionnellement intense

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