Quelle place pour les zèbres, surdoués, haut potentiel en entreprise ?
Je suis persuadée que nous pouvons être les moteurs de ce changement et de cette reconnaissance en France.
Quel travail choisir quand on est zèbre ?
Déjà, je vous remercie d’être là, de me suivre car grâce à vous, on se donne tous une vraie chance d’être un peu plus reconnus ! Et si on est reconnu alors on se laisse une vraie chance de trouver notre place dans le monde professionnel.
La méconnaissance des profils atypiques (surdoués, haut potentiel, zèbres et les autres !) au travail et sur le marché de l’emploi.
J’ai parlé de l’école et de l’éducation récemment dans l’article sur la douance en France pour les enfants précoces. Vous êtes beaucoup d’adultes surdoués à avoir commentés, Merci. 🙂
Bien sûr, quand on n’est pas détecté enfant, on peut avoir une scolarité difficile et du coup, l’entrée dans le monde professionnel n’est pas plus aisé. Quand on sait tôt qu’on a un profil atypique, je pense que c’est plus facile d’en faire une force.
Par contre, la vraie question c’est : est-ce qu’en France, on est prêt à recruter et à manager des profils atypiques ?
Déjà, quand on est haut potentiel, trouver un emploi qui nous plaît et une entreprise dans laquelle on se sent bien, on va pas se mentir, ça peut être compliqué ^^. Heureusement, compliqué ne veut pas dire impossible. 😉
Je le dis et le répète sur le blog, en France, il y a une vraie méconnaissance de ce qu’est la douance et aussi beaucoup d’idées reçues sur les surdoués. Et nous sommes, nous, les zèbres, des vecteurs de ces savoirs et cette connaissance. Nous avons un rôle à jouer pour nous « démocratiser ».
Le terme surdoué est galvaudé, quand au terme de zèbre, il faut déjà s’intéresser aux notions de haut potentiel et de douance pour le connaître.
Je suis professeure dans l’enseignement supérieur, je fais cours à des Master, j’essaye d’expliquer, dans un cours sur la bienveillance et le management, comment faire des profils atypiques, une opportunité pour l’entreprise.
J’essaye également de montrer aux entreprises, que les profils atypiques, et notamment les profils à haut potentiel, sont une réelle chance pour l’innovation. Vaste sujet :D.
Les entreprises françaises ne sont pas assez (voire pas du tout) sensibilisées aux profils à haut potentiel.
Pendant des années, j’ai pensé que j’avais un problème parce que je changeais de boîte tous les ans. Je changeais de travail parce qu’au bout d’un certain temps, je m’ennuyais… Un peu comme à l’école !
Aucun de mes employeurs n’a réussi à capter que j’étais un profil à haut potentiel.
Een même-temps, je ne peux pas leur en vouloir, parce que moi-même je ne le savais pas ! Je dis aucun mais en fait, si, aujourd’hui, j’ai un employeur qui m’a fait confiance (et je travaille toujours pour lui 😀 #teasing). Coïncidence ? Bien-sûr que non. 🙂
Mais l’ennui n’était pas mon seul obstacle. Il y avait aussi les valeurs de l’entreprise, ce qu’elle dégageait. Puis les dirigeants qui incarnent ces valeurs, le management, la prise en compte de nous, êtres humains, en tant que salariés.
S’identifier aux valeurs de l’entreprise quand on est surdoué.
Est-ce que j’arrivais à m’identifier à cette entreprise ? Finalement est-ce que je me sentais en résonance avec ses valeurs, son dirigeant, ses managers, etc…
Longtemps j‘ai pensé qu’aucune entreprise n’était faîte pour moi. Aucun poste dans lequel je serai vraiment épanouie. Que, finalement, si je voulais ce poste idéal dans cette structure idéale, je devrais me le créer moi-même, sur mesure…
Je suis un profil atypique, je suis zèbre, haut potentiel, surdouée. J’ai été soulagée de l’apprendre. Mais même si je le sais, ça ne m’a pas pour autant permis de m’épanouir dans mon poste, au contraire, j’ai démissionné 40 jours après la validation de mon test.
J’ai démissionné car, en tant que zèbre, j’ai besoin de liberté ET de trouver du sens dans ce que je fais ET d’être en résonance avec les personnes pour lesquelles je travaille. Maintenant je me connais et je m’accepte ! Merci le développement personnel ^^. 😀
Être zèbre, nos exigences et nos attentes professionnelles
Du coup, pour moi, travailler 35h / 39h / 42h c’est difficile sur la durée…
Le respect des horaires de travail définis du type 8h30/18h, tous les jours, avec (seulement) 5 semaines de vacances par an, ça ne me convient pas. Ce serait même me mettre sur un faux rythme… Un peu comme quand on court avec quelqu’un avec qui on n’a pas la même foulée, on peut vite faire une contre performance !
J’ai un rythme qui va énormément varier. Certains jours je vais être capable d’abattre l’équivalent de 3 jours de boulot sur une journée. Par contre, ça m’aura tellement épuisée, que les 4 jours suivants, je vais tourner au ralenti.
Un surdoué à un rythme de vie qui lui est propre.
J’ai besoin de travailler à mon rythme et quand je le sens. Et puis, je fais jamais qu’un seul truc, j’ai toujours 15 000 projets en tête, notamment dans ma vie perso… Le blog par exemple en est un, mais ce n’est pas le seul…
Je veux tout faire, tout mener de front, et je m’épuise, parce qu’en fait, je travaille tout le temps, en tout cas mon cerveau travaille clairement tout le temps ! C’est ça être zèbre. Être parfois capable d’oublier de manger tellement on est à fond dans un truc…
Du coup la formule Métro, boulot, dodo… C’est pas pour moi. J’ai de la chance, je vis avec quelqu’un qui me soutient dans le fait de ne pas avoir une vie « normée » et qui ne me prend jamais la tête avec ça. Et je l’en remercie souvent pour ça, parce que ça me permet une grande liberté dans ma vie et surtout, ne pas culpabiliser ! (article : relation amoureuse avec une personne non zèbre)
Mais, soyons honnête, quel patron accepterait qu’on se pointe au travail à 11h et parte à 15h ? Ou qu’on vienne un jour a 8h et reparte à 2h du mat mais qu’on ne vienne pas le lendemain ?
Oui ça semble assez utopique ! 😉
Surdoué, haut potentiel, zèbre : des profils disruptifs et innovants non-identifiés.
J’ai toujours rêvé d’innovation parce que ça me fait vibrer ! C’est un véritable challenge qui s’inscrit complètement dans ce que je recherche en tant que personne à haut potentiel.
Mais est ce que nous sommes dans une société qui favorise et encourage l’innovation et le côté disruptif ?
C’est marrant parce que j’ai énormément entendu ces termes quand j’étais moi-même en école de commerce, et plus récemment dans le monde professionnel, via des conférences ou même, une demande de la part de mes employeurs !
Soyez innovants et disruptifs !
Employeurs qui n’ont jamais réussi à comprendre mon profil qui était clairement disruptif…
Pourquoi ? Parce que comme beaucoup de zèbres mon côté « syndicaliste », idéaliste, passionnée et aussi mon intelligence, leur faisait, je pense, un peu peur. Ils ne savaient pas comment gérer tout ça. Et je suis sûre aujourd’hui avec du recul, qu’ils me considéraient comme une bombe à retardement qui pouvait exploser à tout moment à cause de mon hypersensibilité et de ma difficulté à gérer mes émotions.
En même temps, je ne comprenais pas l’énoncé ! On me demandait d’être disruptive, innovante mais en restant bien à ma place dans ma petite case. Hum, je suis trop entière pour ça, trop passionnée, trop moi, trop zèbre ! .
Je trouvais que d’une certaine manière, c’était de l’hypocrisie. On veut des employés et des managers disruptifs ET avec un comportement super normé !
Il y en a qui y arrivent et c’est tant mieux pour eux. Mais je reste assez sceptique, ou alors il y a peut-être un peu de faux self derrière… Et moi, mon cerveau criait au scandale : INCOHÉRENCE !
Je ne pouvais séparer mon cerveau de ma personnalité… Je ne pouvais pas être juste un cerveau innovant, intelligent, précurseur même… et être en même temps quelqu’un de discret et qui sait « rester à sa place », avoir le bon comportement, en tout cas celui que visiblement on attendait que j’ai, et que je n’avais pas.
Quelles possibilités pour être heureux au travail quand on est surdoué ?
Je crois qu’il y a encore énormément de chemin a faire entre la théorie et la réalité des entreprises !!! Un peu comme l’école… même si heureusement il y a toujours des belles surprises. 😉
Alors en entreprise, quelle pourrait-être la solution pour les zèbres ? Être rémunéré uniquement sur objectif ? Faire évoluer soi-même sa mission au sein de l’entreprise ? En parler dès l’entretien d’embauche ?
Je crois que les réponses dépendent de chacun… Aujourd’hui, j’ai trouvé un employeur qui accepte mon profil atypique et qui se rend compte que c’est une vraie force. J’apporte une autre vision de l’enseignement et de la formation…
Elle n’est pas mieux ou moins bien que celles des autres formateurs, elle est différente.
C’est bien de voir différentes approches, qu’il n’y pas qu’une seule réponse, mais plusieurs solutions. A chacun de choisir celle qui lui parle le plus, qui lui convient et dans laquelle il se sent à l’aise.
Je suis sur un mi-temps et j’ai toutes les vacances scolaires. Je suis passionnée par ce que je fais et j’ai un métier qui fais sens pour moi et qui est en adéquation avec mes valeurs. J’ai juste divisé mon salaire quasi par 2 et j’ai aucun regret.
J’ai plus de temps pour le blog, plus de temps pour ma vie perso, plus de temps pour prendre soin de moi et de ceux qui m’entourent, plus de temps pour tout !
Chaque profil doit trouver la voie qui lui correspond !
J’ai fait ce choix parce que je pense qu’une de nos plus grandes richesses c’est notre temps. Mais ça c’est moi, ma vie, mon curseur du bonheur. A vous de trouver le vôtre.
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Merci beaucoup d’être là, merci beaucoup d’avoir lu cet article jusqu’au bout.
Je vous souhaite une belle fin de journée. Prenez bien soin de vous.
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MERCI et à très bientôt,
Mel
10 commentaires
Coucou Mel, je suis très heureuse de tomber sur toi, à la suite de mes recherches ! C’est grâce à toi que j’évolue ! 🙂 ton livre Suivez le zèbre puis la conférence à Annecy… j’ai bien avancé depuis … au point d’en arriver à la conclusion que je dois me réorienter afin de ne pas re burn outer … tu me confortes dans mes ressentis et je me sens moins seule. Je vais continuer ma grande route, accompagnée de mes rayures, en gardant ton exemple en tête. L’espoir renaît ! Merci !!! :-)) Adèle
Hello,
Suite à votre article sur les zèbres au travail, je dois dire que, lors de mon dernier entretien d’embauche, j’ai évoqué (lors d’une conversation informelle), le fait que mon fils venait d’être identifié HPI et que donc je devais l’emmener faire un autre bilan après mon entretien. La DHR m’a immédiatement demandé si j’étais également une enfant à haut potentiel (le mot « enfant » m’a fait sourire parce que je vais bientôt avoir 40 ans). J’ai répondu que je n’en savais rien car on faisait peu de tests à l’époque, mais je pense que ça a joué dans leur décision de m’embaucher : ils recherchent des profils différents, capable de changer souvent de poste etc.
Elle l’a DRH poste des articles sur le HPI sur LinkedIn, y’a de l’espoir !!!
Merci Mélanie pour votre retour ! Oui y a de l’espoir, les choses évoluent et c’est génial de pouvoir y contribuer 🙂
Bonjour Zebrique amie,
Voilà un site qui fait du bien et surtout qui explique pas mal (non, très bien en fait) certaines expériences de ma vie. Enfant précoce mais qui n’a pas souhaité aller dans une école spécifique (bin oui, il fallait quitter papa maman et à 10 ans, c’est dur, à l’époque, dans l’Aisne, pas d’école spécialisée pour nous autres). Et puis les galères d’adolescent (peu d’amis, les autres ne nous comprennent pas et surtout, aucun centre d’intérêt commun avec eux, sauf le hard rock, mais bon) et puis les galères d’adultes : boulots inintéressants, une conjointe qui est plutôt trop réaliste dans ses projections de vie, donc rupture, enfin bref.
Mais au moins, à 45 ans, je peux dire que ça y’est, j’arrive à canaliser mes pensées (pas assez, pas longtemps), mais ouf, je me sens mieux. Mais cette douance non gérée a fait beaucoup de dégâts avant que j’apprenne (et que la vie m’apprenne) à gérer, parce que, question de « lâcher prise », j’ai du trouver la recette magique à 40 ans. C’est long quand même.
En tout cas, merci Mélanie pour ce très joli blog et son super contenu.
Bien à vous.
Laurent
Bonsoir toutes et tous et merci de vous être livrés ainsi, car cela nous permet à nous, quelque soit l’âge (56 pour moi), de nous entir moins seul et de nous aider dans notre réflexion lorsque l’on vient d’être « officileement » (WIAS IV) d’être détecté haut potentiel. Après 1 jour ou 2 de fierté et d’envie de le crier sur tout les toits (ce a quoi j’ai bien résisté), je me pose beaucoup de questions; car ce sont des difficultés professionelles récentes qui m’on amenée indirectement à cetest. Dois je en parler en rentrant de mon arrêt de travail , je réfléchis encore. Sinon, je suis contente de de diagnostic. pas de fierté, de complexe ou trop de questionnement. J’ai 2 côté à la fois artiste et très rationnel (ingénieur). Le diagnostic à eu le mérite de nourrir mon côté rationnel en expliquat pour partie le sentiment fort de différence qui me pesait depuis mon enfance. Le diagnostic ne date que de 2 semaines. Je me documente grâce à vous pour le digérer, me l’approprier et en faire une force. La vie est tellemetn courte…. PLein de bonnes choses à vous tous et toutes
Bonjour, vivre sa vie et ne pas la « gagner » c’est ce que tu as trouvé avec ton job. Choix difficile en ce qui me concerne! Maison, enfants, factures. Je rêve de travailler 4 -5 mois à temps plein 24/24 et d’avoir le reste du temps pour VIVRE. Je viens de supprimer 3 pages de texte, j’étais parti très loin! Une chose est certaine: je me retrouve tellement dans tous ce que je lis ici.
Merci pour votre site, vos conseils et vos textes. Ils font du bien !
Là je sors tout juste d’un entretien téléphonique avec une conseillère d’emploi pour cadres… et en 40 minutes de temps, elle m’a juste asséné qu’à 42 ans j’étais bonne à jeter dans la rubrique « sénior », que j’étais en « décrochage pro total » et en « décalage » social. Qu’en l’état actuel de mon CV (démissions et réorientations à répétition tout en poursuivant des études en thèse, Bac+9 actuellement), je n’avais de « place nulle part », car en France on aime les grandes catégories pourvues de petits tiroirs où l’on range des experts aux qualités très normées (et bien peu humaines pour moi, hélas). Superbe constat d’échec pour la vieille zèbre périmée que je suis, en errance et en désespérance totales !
Vous avez de la chance d’avoir rencontré votre destin professionnel hors des clous, cela fait plaisir de lire un message positif dans le désert que je traverse… depuis 42 ans. L’exil sur Terre est long, mais vous l’adoucissez un peu, et je vous remercie pour cela. Je n’ai ni famille ni amis, et mon compagnon est très très différent de moi, mais la solitude émotionnelle est encore moins rude que le chapelet de déceptions que les rencontres m’ont fait subir au fil du temps.
Bonne continuation !
Mia
Pensées pour toi, Mia
Bonjour, j’aimerai faire votre connaissance car je me sens très seule face à la découverte de mon profil atypique. J’ai découvert que je suis surdouée par mon sophrologue. Il me conseille vivement de me rapprocher de personnes surdouées. Ce que j’entreprends comme démarche aujourd’hui. J’ai de nombreux soucis dans les entreprises car je suis très différente et très sensible. J’ai parfois cru que j’étais nulle… Aujourd’hui, je commence à trouver des réponses à mes questions et je souhaite être heureuse enfin.
J’espère découvrir des zèbres et avancer sur la découverte de moi-même.
Bien à vous,
O.
Bonjour 🙂
Hésitez pas à rejoindre la communauté suivez le zèbre sur Facebook, c’est un tout petit groupe, très bienveillant qui s’entraide beaucoup.
De mon côté j’ai repris à plein temps, j’ai donc moins de temps pour échanger avec vous tous et le groupe (que je modère) m’aide à prendre le relai 🙂
Bonne journée,
Mélanie