Psychologie du HPI et comportement !

HPI psychologie et comportement

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement »
Nicolas Boileau

Comprendre la psychologie des HPI et leurs comportements

Celui qu’on appelle aussi zèbre, intelligence atypique, ou plus communément surdoué, enfant précoce, depuis peu haut potentiel, HPI, haut potentiel intellectuel ou enfant intellectuellement précoceLa version anglaise, gifted, qui vient de la racine gift, don, cadeau

Chez Suivez le Zèbre, on aime le Zèbre

Je peux comprendre la déception de certains HPI lorsqu’ils lisent le terme zèbre, devenu un peu galvaudé et mal-mené. Dans l’équipe, on aime toujours autant l’image qu’il renvoie. Il a un côté doux, symbolique, exotique, contradictoire avec ses opposés de couleurs noires et blanches gravées sur la peau de cet animal si particulier…

Et pourtant ce n’est pas forcément un animal qu’on aime quand on est petit ou qu’on prend un exemple. On va aimer le tigre et le lion pour leur force et leur beauté. Le cheval pour sa prestance, le chien ou le chat parce que ce sont des animaux domestiques que l’on côtoie et que l’on affectionne.

Le zèbre m’a toujours fait penser à un animal à mi chemin entre le cheval et l’âne, version drôle. J’adore sa robe bicolore, comme s’il ne voyait pas le monde en couleur ! Et puis, je suis moi-même quelqu’un de très dichotomique, aussi gentille et douce que je peux être dure et cassante quand on me blesse. 

Je voulais parler dans cet article de la psychologie des zèbres. Il y a depuis peu beaucoup de fantasmes autour des personnes HPI. Il y a aussi ce nouveau concept HPE, qui s’est répandu comme une trainée de poudre en quelques mois, sans n’avoir jamais été démontré.

Comment fonctionne une personne doté d’un haut Potentiel ? Comment on le vit ?

Mel : La majorité du temps, je me dis que oui, c’est quand-même un cadeau d’être zèbre, d’être très doué pour certaines choses. Ce que je trouve drôle, c’est qu’en Français on emploie le terme surdoué pour désigner les personnes qui ont des capacités cognitives supérieures à la moyenne alors que dans certains domaines, le fait d’avoir ces capacités nous rend moins doués que des personnes, qui elles, sont dans la moyenne…

C’est d’ailleurs pour ça que le terme surdoué ne me convient pas, je suis douée dans certains domaines, très douée dans d’autres, et puis un peu (beaucoup) handicapée pour certaines interprétations des comportements humains. 

Quand je dis doué dans certains domaines, c’est que j’ai des facilités. Je fais les choses comme si elles étaient innées. Je progresse vite. Je rencontre peu de difficultés et quand j’en rencontre, je passe quelque temps dessus et ça se débloque vite. J’apprends aussi mieux et plus vite quand j’apprends seule ! Je suis une grande autodidacte et ça me plaît. Maintenant je me dis, que si je veux apprendre alors j’essaye !

Depuis 6 semaines, j’ai commencé la guitare. Une vraie révélation, du coup, je suis au taquet, et j’apprends seule. J’ai pas forcément envie de bosser avec un prof parce que quand j’étais petite, j’ai essayé d’apprendre à jouer de la batterie. L’échec total.

A la fin, je pleurais parce que je voulais plus y aller. Mon prof de batterie n’avait pas du tout la pédagogie adaptée à mon profil atypique. Résultat, j’ai boudé la pratique de la musique pendant près de 25ans parce que j’avais peur d’échouer encore une fois. De ne pas avoir de potentiel pour la musique. Bref j’avais peur de l’échec.

Les personnes HPI possèdent de vraies facilités d’apprentissage, c’est d’ailleurs ce qui met souvent la puce à l’oreille des parents ou du corps enseignants chez les enfants. Ils apprennnent plus vite en faisant moins d’efforts.

Par contre, c’est une personnalité qui perd très vite ses moyens lorsqu’il rate ou qu’iol ne comprend pas. Son comportement change du tout au tout. Quand un HPI n’y arrive pas alors il se sent vite frustré avec cette sensation d’être nul. D’où l’importance de pratiquer le développement personnel et de continuer ses recherches en psychologie humaine. Pour les personnes surdouées ou HPI, apprendre à maîtriser l’échec et à le transformer en opportunité est essentiel pour éviter des états dépréciatif voire dépressifs.  Les aider à relativiser est aussi primordial : si on est mauvais dans un domaine, est-ce que ça fait de nous une mauvaise personne ?

HPI et syndrome de l’imposteur

Quand ils sont en situation ‘échec, les personnes à haut Potentiel sont très sujettes au syndrome de l’imposteur. Un peu comme s’il n’assumait pas ses capacités. C’est encore une fois lié à ces facilités… Comme s’il fallait forcément rencontrer des difficultés produire du travail pour pouvoir être fier du résultat.

Mel : Parfois c’est le cas ! Tout le monde pense que l’on réussit tout haut la main mais ce n’est pas toujours facile ! Parfois, réussir nous demande aussi beaucoup de travail. Je fais du footing, je galère vraiment, je n’ai pas un bon cardio de base et je suis fière quand j’arrive à terminer l’objectif que je m’étais fixé. Puis il y a les choses faciles, intuitives, instinctives, que je réussis tellement bien ! Avant (et ça m’arrive encore parfois) j’arrivais pas à en être fière parce que ça me paraissait normal, ou évident… Je me rends compte que c’est plutôt une chance et que c’est aussi assez pratique.

Je me demande toujours : est-ce que c’est un talent ? Quelle est la limite entre la douance et le talent en ce qui me concerne ? Je ne sais pas et je ne saurais jamais ! Et c’est pas grave 🙂 Je travaille beaucoup là-dessus : assumer d’être zèbre, assumer d’être douée pour des trucs de manière décomplexée !

Assumer d’être zèbre c’est tout simplement s’autoriser à être soi-même sans en avoir honte.

Pourquoi a-t-on honte d’être HPI ou zèbre ?

Beaucoup de zèbres ont honte ou ont peur d’avouer qu’ils sont surdoués. On a peur de la réaction des autres. De leur incompréhension, d’être maladroits, d’être incompris et jugés. Faire son coming-out de surdoués demande beaucoup de courage.

Finalement, être soi-même demande beaucoup de courage !

Mel : De plus en plus, j’ai du mal avec la société dans laquelle on vit. La société de la performance, de la beauté et du jugement… Puis, grâce à la résilience et à l’enthousiasme que j’ai, qui sont assez caractéristiques des zèbres, et du coup se retrouve dans la psychologie des profils à Haut Potentiel, je relativise. Il y a des trucs pourris, mais y a aussi des trucs cools. Et vraiment c’est devenu un fer de lance : RELATIVISER !

Quand on est HPI, les choses négatives nous affectent énormément. Au point de nous faire aller mal, à la limite de la dépression. On a tendance à porter tout le poids du monde sur nos épaules. On se sent responsable. C’est parce qu’on prend les choses très (trop) à coeur. Alors quitte à prendre les choses trop à coeur, autant se focaliser sur les trucs cools !

Mel : De toute façon on ne changera pas. Autant focaliser notre esprit sur des choses qui font sens et sur des gens qui nous rendent heureux ! Les gens vraiment cools ne nous jugeront pas parce que nous sommes plus doués que la moyenne. Ceux qui jugent c’est ceux qui sont jaloux ou bêtes ou les deux ! Là aussi, jouez de votre psychologie pour laisser seulement les belles personnes vous approcher !

Le bon dosage entre remise en question et affirmation.

Une des qualités et aussi un défaut qu’ont souvent les personnes surdouées, c’est le fait de se poser plein de questions. Pour eux, c’est vraiment épuisant !

Mel : Parfois, je n’ai même pas encore commencé la rédaction d’un article que je me dis que c’est peut-être pas pertinent, que ça va peut-être pas vous intéresser, que le titre et le contenu ne sont pas cohérents… Ou alors, je lis d’autres articles, qui racontent un peu la même chose que ce que je vous dis et je me demande si finalement, c’est vraiment pertinent ?

Je travaille beaucoup là-dessus, pour me sentir légitime ! Légitime en tant qu’être humain, légitime en tant que femme, légitime en tant que prof, légitime en tant qu’amie, légitime en tant que zèbre. 

Ce travail il est bien-sûr personnel, mais les autres sont aussi notre miroir, leur bienveillance, leurs conseils, leur optimisme, sont hyper importants et nous influencent énormément dans notre quotidien. Ils sont aussi très sensibles aux personnes toxiques et à la manipulation bien plus qu’aux personnes enthousiastes et bienveillantes car ils veulent souvent les aider ou les réparer.

Zèbre, une psychologie intense

Il est essentiel d‘avoir assez confiance en soi pour repousser les personnes manipulatrices et bien s’entourer. 

Lorsqu’un zèbre a confiance en lui, il est capable de déplacer des montagnes. Mais quand il s’ennuie, quand il doute, il devient faible, apathique. Et son hypersensibilité et son hyperémotivité exacerbent ses ressentis et ses émotions. Ce qui fait qu’ils passent souvent pour des personnes bipolaires ou borderlines.

Mel : J’adore cette phrase qui dit, qu’un zèbre est sensible à un battement d’aile de papillon, parce que c’est vrai. En tout cas pour moi ça l’est. Je ressens tout tellement fort !!! Et parfois c’est génial… parfois un peu moins.

Au moins, je me sens vivante. Et mon éternelle quête de sens dans tout ce que je fais, fait que j’ai une vie très riche.

Mel

Le multipotentiel au service d’une vie en mode PROJETS !

J’adore Raiponce, même si je suis pas du tout blonde, mais on partage clairement les mêmes passions ! Hormis que Léon est un bouledogue et non un caméléon.

Est-ce que tous les zèbres ont le même profil psychologique ?

Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que je m’ennuie vite, (comme beaucoup de zèbres). Je suis une slasheuse. J’exerce plusieurs métiers, je suis à la fois salariée, en CDD et aussi depuis peu en micro-entreprise. Je ne distingue pas la vie pro de la vie perso.

J’ai aussi énormément de passions personnelles, auxquelles j’accorde beaucoup de temps : la pâtisserie, la cuisine, la musique, l’art, peinture, dessin, le sport, Léon, le web, la psychologie, le marketing, la culture, l’histoire, la nature, la randonnée, les voyages, le vin, les livres, les séries, le bricolage, la déco !!! En fait parfois j’ai l’impression que j’aime tellement de choses que c’est impossible de choisir et de tout caler dans mon emploi du temps !

Cela me permet d’éviter la routine, je fuis la répétition… J’ai toujours besoin d’apprendre ou en tout cas d’évoluer, de voir que j’avance. Là encore psychologie du zèbre ou trait de caractère ?

Ma psy m’a dit récemment que j’étais un petit bulldozer, il faut que ça bouge, que ça brasse, que je construise, que j’avance… Le bulldozer qui creuse, puis tasse, puis écrase pour construire ou reconstruire. Au premier abord ça peut paraître un peu péjoratif mais finalement c’est une image qui me va bien. Je n’ai pas peur. Comme un bulldozer, je prend les montagnes d’obstacles qui se dressent dans ma vie et avec mon petit godet, j’en viens à bout. Je déteste l’inertie, ça m’angoisse…

J’aime l’effervescence des projets, la perspective que ça apporte. Partir de rien, apprendre, découvrir, construire, terminer, puis recommencer ! J’en ai fait mon métier… Manager de projets. 

Troupeau de zèbres ?

C’est marrant ce matin ma grande soeur m’a tagué sur un article du Huffington post avec le titre,  Apprendre que je suis surdouée à 34 ans a bouleversé ma vie.

C’était comme toujours à la fois fascinant et flippant ! Fascinant parce que cet article, son contenu, je pense que vous retrouvez quasi le même contenu dans mes articles de Suivez le zèbre partie : quotidien !

Je crois qu’on est un peu tous bouleversés quand on découvre qu’on est haut potentiel (voir article découvrir qu’on est surdoué et comprendre).

Tous zèbres, tous semblables, tous les mêmes ?

Flippant parce que parfois j’ai l’impression qu’on est tous pareil, qu’on tous la même psychologie. Qu’on ressent tous les choses de la même manière. Et dans une société où chacun cherche sa place et essaye de s’affirmer dans son individualité, c’est un peu bizarre de voir à quel point des inconnus, peuvent être si semblables ! 

C’est vraiment un truc qui m’interpelle depuis le début de mes recherches « cette similarité » dans notre psychologie ! Je sais que le haut potentiel est génétique, mais quand-même. On n’est pas des clones…

Et finalement quand je creuse, notamment via les groupes Facebook, ou d’autres blogs, je vois qu’on a le même fonctionnement, la même psychologie, mais nos caractères, nos passions, notre degré de tolérance, notre culture, nos potentiels, notre rapport à l’autre, à nous, à la solitude, peuvent-être très différents voire opposés !

Je suis aussi maintenant persuadée que le fait de découvrir tôt qu’on est un profil à haut potentiel aide à mieux le vivre. Quand on le découvre adulte c’est souvent suite à une errance dans les études, dans le travail, dans les relations amoureuses…

Une inadaptation qui ressort et qui crée souvent un décalage. Peu importe notre psychologie, où, quand, quoi et qui, l’essentiel c’est de s’épanouir !

Tu peux aussi trouver plus d’infos, de ressources et d’outils sur le Haut Potentiel dans le livre témoignage de Mel POINAS. Avec beaucoup d’humour, Mel raconte la découverte de son Haut Potentiel et les routines qu’elle a mis en place pour enfin trouver sa place !

Le livre

Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.

Pour aller plus loin, lire aussi

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  1. Pineau liliane

    Bonjour Mel, oui j’ai tout lu et c’est fou comme je m’y retrouve ! Ça fait du bien ! Je ne me considère pas comme surdouée (je n’ai pas fait les tests)Mais j’aime l’idée d’être différente, parce que je le suis.Tout ce qui est expliqué dans le texte l’explique très bien.

  2. Tu poses la question dans ton texte de savoir si les zèbres disposent tous du même profil psychologique. Personnellement (je suis zèbre), tu viens encore une fois de me le confirmer. Même s’il existe certaines variantes comme tu le dis en fonction des caractères et des personnalités, je me suis reconnu exactement et à 1.000 % dans chacun des termes qui constituent ton article. C’est toujours à la fois fascinant, déstabilisant mais aussi rassurant de (re)découvrir que des personnes que l’on ne connaît absolument vivent exactement les mêmes choses et situations que nous et qu’elles parviennent à décrire avec tant de précision ce qu’on ressent, ce qu’on vit, qui ont est et comment on fonctionne.

    Cet article va immédiatement rejoindre (et sur le dessus ! ) la pile de textes que je conserve sur le sujet afin de pouvoir les relire lorsque j’en ai besoin ou que je ferai peut-être lire à quelqu’un un jour si je désire en parler à un proche ou faire comprendre à un non-initié ce que c’est que d’être HP (ou tout autre terme utilisé pour décrire les « particularités » qui caractérisent ces personnes, on s’en fout du mot employe).

    Bravo donc et merci pour cette présentation hyper claire et complète sur le sujet, je n’hésiterai pas à revenir lire d’autres articles.

  3. Bonjour Mel,

    Comme vous le savez j’ai découvert ma surdouance il n’y a même pas un an (j’en ai 51) et même si j’ai toujours su que j’étais différente des autres, décalée, que je voyais les choses plus rapidement et souvent plus clairement, la découverte de ma surdouance m’a aidée à me comprendre et à comprendre mes 50 ans de vie pourtant je n’arrive pas encore à en faire une force.
    J’entends encore très régulièrement : « je ne sais pas comment ton mari fait pour vivre avec quelqu’un qui se pose autant de questions que toi, ça doit être épuisant » ! Et mon mari confirme de temps en temps que, oui, c’est épuisant quand on n’est pas surdoué ! Pour ma part j’aime bien le terme suréfficiente, il me parle plus.
    Je manque de confiance en moi c’est évident parce qu’il est si difficile parfois d’être différente et puis en ce qui me concerne je souffre de fortes angoisses et fortes attaques de panique, d’un syndrome de l’abandon qui est très amplifié par ma surdouance et je crois que c’est cela qui est le plus difficile à vivre car aucun psy n’ayant su détecter ma surdouance aucun n’a réussi à me soigner de ces attaques de panique. et je rencontre peu de gens comme moi ne pouvant pas facilement sortir seule de chez moi.
    Par opposition à vous j’aime que les choses bougent certes mais j’ai besoin aussi d’une certaine routine qui me rassure, je n’aime pas qu’on bouscule mes habitudes même si je peux décider sur un coup de tête de déménager ou de tout changer mais j’ai besoin de plages horaires très calmes pour me ressourcer. Je n’ai jamais l’impression de m’ennuyer tant je fais de choses, tant j’apprends de nouvelles choses, tant je suis curieuse de tout.
    Quant à être légitime………………je ne me sens légitime qu’en tant que maman, pour le reste c’est plus compliqué !
    Mais vous lire vous ou quelques autres me fait du bien, me fait croire que je pourrais un jour être en paix avec ma différence et me fait me sentir moins seule !
    Voici mon expérience et encore une fois j’ai écrit un roman pfffff !
    Bonne journée à vous

  4. quand j étais au lycée j ai gagne toutes les courses 400m 800m 1000m auxquelles j ai participe sans entrainement pour les sports collectifs j étais archi nul; en math j étais le meilleurs élèves de ma classe en moderne mais je me suis jamais senti surdoue plutôt sous doué.SOCIALEMENT JE N ARRIVE PAS A ALLER VERS LES AUTRES ET J Y AI RENONCE DEPUIS LONGTEMPS.

  5. Salut,
    J’espionne ton site depuis un moment et une question me trotte dans la tête. J’aimerais avoir ton avis/expérience.
    Personnellement, la notion du  » genre », socialement parlant, a été une grosse problématique dans mes questionnements existentiels.
    De manière générale, je hais les étiquettes, les cases. Déjà, toute petite, je me questionnais sur l’assignation à mon propre genre, pas parce que je m’identifiais au sexe opposé, mais parce que je me sentais -également- dans un énorme décalage identitaire comparé à mes copines ou aux femmes qui m’entouraient. Les tenues vestimentaires dans lesquelles je ne me sentais pas vraiment  » moi « , les jeux étiquetés » filles  » qui m’emmerdaient profondément mais aussi la remise en cause, très tôt, de ce que je devais analyser comme étant une sorte de patriarcat de cours de récré qui m’amenait à questionner ma propre existence par rapport à mon corps. En grandissant, j’ai ressenti le besoin de questionner physiquement cette notion de genre, A 12 ans, je me rasais le crâne, comme pour acter le refus de l’injonction d’être une femme, mais uniquement sociologiquement parlant. Biologiquement, je n’avais aucun soucis avec ça.
    Entre temps, j’ai grandi et je n’ai plus qu’un côté du crâne rasé..!. Symboliquement ça représente l’illustration de ce que je ressens au fond de moi. Je me considère intransèquement « agenre. » . Jusqu’à peu, j’ai toujours analysé cette expérience et ce ressenti sous l’angle de mon féminisme que l’on peut qualifier de radical. Je me demandais aussi si le fait d’être lesbienne m’avait crée très tôt cette forme d’oppression systémique. Depuis quelques temps, je me questionne sur la possibilité que l’apprentissage du genre social puisse représenter une violence encore plus exacerbée chez les personnes HP.
    Qu’en penses-tu?

    Et merci d’exister.

  6. Salut Mél et merci pour ton article. J’ai 42 ans et je suis en train de lire « trop intelligent pour être heureux » sur les conseils d’un copain zèbre. Je suis assez bouleversée, décontenancée, terrifiée presque. Je me reconnais tellement que ça me fait peur. J’ai peur de l’espoir que cela suscite en moi, l’espoir d’avoir une porte de sortie, de trouver un peu de repos, la peur d’être déçue encore une fois. Zèbre ça me plaît comme image. Décalé, hors cadre, un peu hirsute, inclassable. Par contre moi je ne suis pas un bulldozer, je m’épuise et je fuis la réalité, depuis l’enfance je me réfugie dans le rêve. Quand je trouve un sujet qui m’intéresse je creuse inlassablement mais je m’ennuie vite et je m’abrutis souvent de choses inutiles pour m’empêcher de penser. Le soir je si je prends un livre qui m’intéresse, j’ai du mal à le lâcher, je pourrais y passer la nuit. Alors je me mets des reportages vidéo débiles qui m’engourdissent l’esprit, sinon je ne dors pas. J’ai un sommeil de piètre qualité depuis l’enfance. Je n’arrive pas à arrêter le flot de mes pensées, c’est épuisant! Enfin bref, au moins j’ai une piste. Peut être suis-je un vilain petit cheval parce que je suis un joli zèbre? 😉 Bonne journée!

  7. Bonjour, merci pour cet article. Je me découvre sans doute une nouvelle étiquette de zèbre. Pour l’instant, en soit cela me fait une belle jambe car j’aime pas les étiquettes (un trait de zèbre sans doute)….
    J’ai 54 ans et je suis plutôt un zèbre que une zèbre en tout cas morphologiquement parlant, car dans ma tête j’aurais préféré être une fille (encore un truc de zèbre sans doute). Un parcours scolaire et professionnel chaotique : on m’a fait sauter la troisième année de maternelle voyant que j’avais des facilités (comme il disait à l’époque). Sauf que j’ai jamais su si j’étais droitier ou gaucher ou les deux, Mais cette petite avance je l’ai perdu à trois reprise en redoublant la 4ième, la 1ère puis plus tard la licence en fac. Mais bon j’ai quand même obtenu un doctorat en biochimie et était ingénieur chercheur un certain temps. Et après avoir rouler ma bosse sur les chantiers, je suis maintenant animateur (j’ai passer un BPJEPS a 52 ans). Je fais bref, mais avec un tel parcours, vous pouvez imaginez les difficultés que ma zèbritube a pu posé à mes parents, mes proches et moi même. Bourré de talents, d’imagination, de créativités, de solutions innovantes, d’adaptabilité, de sensibilité et pourtant le plus souvent en opposition, je ris quand tout le monde et triste (refuge de zèbre), et je pleure quand tout va bien. Refus catégorique et parfois très violent (surtout envers moi-même) de rentré dans les moules. Jamais conforme à la pensée dominante, je suis autodidacte de tout ce que je sais que je sais. Zéro confiance en moi et pourtant un ego qui me gène plus qu’il ne m’aide car il un énorme besoin de reconnaissance et de légitimité (un truc de zèbre encore)….
    Alors d’après vous zèbre ou pas zèbre ?….
    Dans tous les cas merci. Votre article m’ouvre de nouvelle perspective dans ma recherche de qui je suis. Ou plutôt de qui j’étais et comment et pourquoi je suis devenu. En auto-psychanalyse permanente je vais savourer ses nouveaux savoir et poursuivre ma recherche de d’autothérapie à la dépression chronique et lancinante qui jalonne mon parcours de vie…
    Emmanuel

  8. « Zèbre » le terme est plutôt sympa en effet. Pour ma part j’ai depuis longtemps choisi l’albatros, si mal à l’aise sur la terre que l’autre, si facilement « singe en boitant l’infirme qui volait » oubliant par la même, combien lui aussi pourrait aimer être un oiseau… Pour éviter les moqueries, l’ostracisme, il faut apprendre à se taire, à faire semblant… La « surdouance » quel vilain mot, porteur de tout le pédantisme que l’on nous attribue si facilement.
    Lier cela à des questions de QI, n’est il pas un fausse bonne idée, nous ne sommes pas de machines à calculer, l’empathie, la sensibilité, la curiosité, cette façon d’avoir l’esprit toujours en marche, ne garantit en rien ni l’excellence, ni une quelconque supériorité sur le terrain. Et me semble t’il nos erreurs sont à la dimension de nos capacités. Rigueur et discipline manquent souvent à l’appel dans cette profusion, trop de facilités nuit aux fondamentaux. L’image du colosse aux pieds d’argile me vient naturellement… Et ce « don » s’il n’est pas socialement confirmé, officialisé, validé par un diplôme, un métier, une condition, n’est alors rien d’autre qu’un trait de caractère plus ou moins accepté.
    Une telle nature éveille généralement plus de méfiance que d’intérêt, plus de rejet que de sympathie, plus de jugements que de curiosité. Alors on essaie d’apprendre ce qu’il ne faut pas dire, au recruteur, à la jolie fille, à ses collègues, le constat est amer, il faut bien le dire, on est rarement doués pour ça. Je serais curieux de connaître l’histoire de cette sous variété d’être humains, voir si par hasard on n’y trouverais pas des liens avec la théorie du bouc émissaire de René Girard. Pourquoi ces hommes d’équipage « agacent » t’ils cet oiseau ? On sacralise le génie, pour mieux le mettre à mort… et l’empailler ensuite. Messianique non ? Et parmi nous est ce que ce sont les plus doués ou les moins futés qui finissent en croix ?

  9. Bonsoir Mel, je me lance après une hésitation habituelle lorsqu’il s’agit de parler de moi surtout sur la toile je ne l’ai jamais fait… Je sors de chez mon psychologue, 3ème séance, elle me parle du profil zèbre. Je m’y retrouve à travers l’hypersensibilité et cette étiquette d’extraterestre que je me donne. En surfant j’arrive directement sur ce site. Plus je lis et plus je m’éloigne de ce profil zèbre… Ma zébritude à moi à 55 ans se caractérise souvent par la fuite l’inaction les rêves les projections dans tous les domaines la compréhension la compassion l’empathie l’amour les pleurs (auparavant que colère et haine) gratitude et certainement d’autres volets que j’oublie… Je ne sais plus quoi penser… Je suis à nouveau perdue. Merci

  10. Bonjour
    Seriez-vous moi en version féminine ?
    J’ai commencé à méditer et travailler sur l’impermanence au sens bouddhiste et les causes de la souffrance explorées par le Bouddha. Les stoïciens, Marc Aurèle, la musique… tout ceci me permet d’accepter les imperfections et être plus joyeux. Mais je me pose toujours des questions, cela dit, grâce à la méditation, le mental peut trouver le calme et je me sens plus léger, en meilleure forme. Voilà ce qui m’aide, de là à en déduire une recette universelle, je n’ai pas cette prétention.

    Bien cordialement

  11. Bonjour,

    Très bel article, bien écrit et intéressant. Je ne suis pas zèbre mais mon compagnon si.
    La vie de zèbre est difficile, comme la vie du commun des mortels en vrai, mais de manière différente 😀
    J’ai a cœur que mon partenaire soit bien dans la vie, aussi je me plonge de temps en temps dans ce genre de lecture pour me rappeler en quoi il est différent et chercher ce que je pourrais éventuellement lui apporter.
    J’ai compris que malheureusement je n’arriverais jamais à régler les difficultés propre à sa nature, pour lui.
    Ca va un peu à l’encontre de ce que je m’imaginais, pour moi c’était une évidence que je ferais tout pour ma moitié (et que ça marcherait).
    Mais la vie ne fonctionne pas comme ça, donc j’ai accepté que je ne serais pas la clé de son bonheur, mais j’essaye tout de même d’être « utile » pour lutter contre son isolement et sa solitude qui le suivront probablement toute sa vie.

    Rappelez vous toujours que vous êtes utile, que vous êtes légitime, de part votre naissance. Les actes, leur performances etc ce ne sont que des « plus » (au même titre que les hobbies par exemple).

    Ce ne sont pas vos actions qui légitiment votre place, seul le fait d’exister suffit 😉
    Et ça c’est valable pour toute personne, quelque soit son âge, son vécu, son intelligence, son milieu social… On est là, alors on est légitime! 😉

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