C’est quoi un zèbre / HPI ?

c'est quoi un zèbre

Cet article a été mis à jour en septembre 2023

Dit Tatie, c’est quoi un zèbre ?

Alice, ma filleule ado m’a posée cette question un Noël lorsqu’elle avait 11 ans alors que j’étais en train d’écrire un article sur le blog.

Comment expliquer, aujourd’hui, sans prétention, ce qu’est une personne à HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL ?

Je trouve qu’il est beaucoup plus simple de l’expliquer à un enfant. Les enfants ont encore une ouverture d’esprit qui n’a pas été « normée » par la société. Et ils sont aussi moins dans le jugement ce qui les rend plus ouverts d’esprit.

Alors c’est quoi un zèbre ?

Le terme zèbre est officiellement entré dans le dictionnaire français en 2020 et sera présent dans les éditions imprimées. Jeanne Siaud-Facchin a utilisé ce terme pour décrire et identifier les personnes surdouées, à haut potentiel intellectuel ou encore philo-cognitives (Fanny Nusbaum). C’est un synonyme de HPI.

Un zèbre est une personne qui a un QI supérieur à 130 identifié au test du WAIS. Cela concerne 2,3% de la population.

Une personne surdouée a un cerveau qui a des capacités d’analyse qui lui sont propres.
La pensée serait en arborescence ou divergente (terme plus scientifique), une idée en entraînant une autre puis une autre etc.

La vitesse de déplacement de l’information du cerveau des HPI serait beaucoup plus rapide, jusqu’à trois mètres et demi par seconde contre deux mètres par seconde chez les personnes non-zèbres.

Cette rapidité du flux de l’information permettrait aux personnes à haut potentiel d’avoir un champ de vision plus vaste sur une situation donnée et capter certains détails plus facilement et plus rapidement. On est dans un fonctionnement purement cognitif lié à des connexions neuronales (synapses) développées. La gaine de myéline serait aussi plus épaisse.

Ce fonctionnement atypique a permis de regrouper un certain nombre de caractéristiques qui s’expriment chez tous les individus ayant ce fonctionnement : découvrir ces caractéristiques.

Important

On nait zèbre, on ne le devient pas.

Est-ce que je suis un zèbre ?

Pour le savoir officiellement, vous pouvez passer le test du WAIS. Évidemment, avant de passer le test, il y a d’abord le diagnostique d’auto évaluation. C’est en allant lire des livres ou des articles sur le Haut Potentiel qu’on peut déjà avoir quelques pistes sur son propre fonctionnement.

On propose un test sur Suivez le Zèbre qui est non certifiant, c’est une première piste pour vous situer avant de franchior le pas d’un psychologue ou neuropsychologue. Attention, les résultats s’affichent après une participation de 1 euros mais vous ne recevrez pas de résultats par email.

Notre test sur la piste du HPI

Un doute ? Une hésitation ?
Un test en ligne ne vaut pas un psy mais il peut rassurer avant d’envisager de passer le WAIS.
Accessible dès 1 euro et sans inscription.

HPI : Entre auto évaluation et test officiel

Même si l’auto évaluation est nécessaire pour trouver la piste des rayures, la seule manière d’être identifié comme zèbre / hpi c’est de passer le test avec un psychologue certifié qui connaisse bien l’univers de la neurodiversité.

L’être humain est plein de biais cognitifs qui faussent son jugement, surtout lorsqu’il s’agit de sa propre personnalité. Pour éviter l’effet barnum, je vous conseille de vous faire tester. Bien-sûr libre à vous d’en avoir envie. Ce n’est pas une obligation. Cependant vous ne pouvez pas affirmer être zèbre / HPI tant que vous n’avez pas été testé par un professionnel.

Vous pouvez prendre rendez-vous avec un psychologue spécialisé dans la douance. La bonne nouvelle c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux donc il y a de moins en moins de délai.

L’incroyable univers de la douance

Pas de panique, ça va bien se passer !

Je souhaite plutôt vous décomplexer par rapport à la découverte du HPI ou d’être zèbre ?

La première peur est souvent lié au test. On tient enfin un bout de réponse nais tant que rien n’est officiel, le doute persiste :

  • Et si je rate le test du WAIS ?
  • Et si, finalement ce n’est pas cela ?  
  • Et puis comment on peut vraiment évaluer un cerveau ?
  • Est-ce que si on est surdoué, on ressemble à tous les autres surdoués ? En plus, je ne suis pas vraiment intelligent…

Toutes ces questions sont tout à fait légitimes.

Quand j’ai débuté le blog, en 2017, je me suis mise en mode exploratrice. J’ai fait plein de recherches sur le sujet. Je voulais tout comprendre sur la douance, les surdoués, les zèbres, les HPI etc… C’était devenu mon nouveau sujet passion. C’est le cas de beaucoup de surdoués qui se découvrent. Mais, ça peut aussi être déroutant.

Lorsqu’on commence à être « confronté » à l’univers de la douance. Chacun y va de son avis sur la question. Il y a beaucoup d’information et de désinformation sur le sujet.

Mon approche aujourd’hui est différente. J’ai découvert que j’avais en plus du HPI, un TDAH.

En fait, Un zèbre /HPI sur trois qui ressent le besoin de consulter présente également un diagnostic différentiel ou une comorbidité (TDAH, Trouble du spectre autistique, haute sensibilité, DYS, cyclothimie, trouble de la personnalité borderline, bipolarité, troubles dépréssifs…).

À retenir

Même s’il n’y a pas de règles, les personnes Zèbres (HPI) qui ressentent le besoin d’être accompagnées ont souvent un trouble associé. Les HPI sans TND ou sans comorbidité sont souvent très bien intégré, ont plus de facilités, une meilleure santé et plus de chance de réussite. Voir étude de Ramus sur le sujet, lien ci-dessous.

Comment identifier le vrai du faux ?

Je me rends compte que même les professionnels ont du mal à se mettre d’accord. Il n’y a pas de consensus entre les neuropsychologues, les médecins, les professionnels de la santé pour qualifier avec certitude ce qu’est une personne à haut potentiel intellectuel.

Fanny Nusbaum et Olivier Revol ont identifié des profils différents : laminaire et complexe, Jeanne Siaud Facchin parle de la très grande sensibilité des personnes HPI. Ramus et Gauvrit démontrent que le HPI c’est seulement une histoire de QI (supérieur à 130) et rien d’autre.

Comment se situer quand même les professionnels n’y arrivent pas ? En même temps, on ne peut pas leur en vouloir, le cerveau est tellement plein de surprises !

Par contre, ce qui est positif c’est que le sujet fait débat. Il y a de plus en plus d’études scientifiques et concrètes qui sont mises en place pour essayer de trouver des réponses.

Je crois qu’il faut parfois accepter que le HPI n’est pas une science exacte. Il faudrait tester toute la population pour avoir plus de pistes… Il y a déjà quelques études mais elles ne sont pas holistiques. Si on prend le HPI stricto-sensu d’un individu, sans l’environnement, sans l’héritage génétique, sans des potentiels comorbidités… Alors on réduit l’être humain à son seul HPI.

Prendre du recul pour ne pas se perdre : chaque être humain est unique

On essaie de définir ce qu’est un profil zèbre ou une personne à haut potentiel (synonymes), il y a encore du chemin. Nous sommes tous différents et nous sommes influencés par notre hérédité, notre environnement, notre éducation, notre parcours de vie… Gardons cela en tête pour éviter les dérives, le communautarisme et la mise en avant de l’intelligence comme critère de valeur.

Je suis persuadée qu’il n’y a pas de vérité. Que la seule vérité que nous avons c’est la nôtre, celle de nos émotions, celle de notre vision, celle de notre interprétation… surtout dans les relations / interactions humaines.

Je le répète souvent parce que je pense qu’il faut être capable de prendre du recul et d’avoir nos propres opinions, en pleine conscience et ne pas faire de généralités à partir d’une expérience personnelle. Je suis un zèbre parmi des milliers d’autres et ce que je dis c’est uniquement la manière dont moi ej vis ma douance.

Malgré tout, on va essayer de répondre à quelques questions pour tenter de mieux appréhender ce qu’est un zèbre.

Est-ce que tous les zèbres se ressemblent ?

Bien-sûr, quand on est surdoué, on partage des caractéristiques communes avec d’autres zèbres. Être zèbre, ou surdoué, ou HP, ou doué, ou peu importe comment vous souhaitez vous définir, c’est pour moi, avoir un rapport atypique au Monde, à la société, aux règles (à l’autorité notamment), aux gens, aux animaux, à la conscience, et avoir des capacités d’analyse et de résolution des problématiques très rapides.

Il y a des choses que l’on fait très vite… Et il y a aussi beaucoup de choses qu’on ne comprend pas parce qu’elles ne nous semblent soit pas logiques soit injustes. On ne cautionne pas toujours le monde dans lequel on vit. Un monde dénué de logique et de bon sens qui nous pose très souvent des difficultés d’adaptation. Ce qui peut expliquer qu’on ait un rapport relationnel aux autres qui est parfois compliqué.

Le sentiment d’incompréhension

On se sent incompris. Un peu comme si on n’était pas câblé de base pour bien comprendre les codes relationnels : ce que l’on peut faire et ce que l’on ne doit pas faire. On a aussi beaucoup de mal à comprendre que l’autre ne comprend pas…

Après, l’intelligence relationnelle ou sociale, ça se travaille. On a l’habitude de s’appuyer sur notre inné plus que sur notre acquis, avec un peu de persévérance, on peut arriver à gérer et à maitriser nos émotions. Heureusement, tous les zèbres ne sont pas seuls, incompris et sans amis. Comme les gens qui ne sont pas zèbres peuvent être seuls et sans amis. Il y a des surdoués hyper sympas, et je suis sûre qu’il y en a des moins sympas, à l’image de l’être humain et de la société dans laquelle ont vit.

Encore une fois il n’y a pas de règle, pas de vérité générale.

 

Être zèbre, comme si la vie était plus colorée !

Mais parfois, cette intensité, ce débordement émotionnel va aussi nous rendre plus vulnérables. Vulnérable à l’hypersensibilité, aux addictions, aux manipulateurs, à la remise en question. Parfois on bloque complètement sur un événement ou une situation qui nous a fait ressentir une trop grande émotion.

Notre entourage ne comprend pas pourquoi ça nous préoccupe autant. Pourquoi on n’arrive pas à relativiser la situation ? Cela nous donne un petit côté toqué !  Quand un truc me prend vraiment la tête, que je bloque, que j’arrive pas à passer au dessus, je dis que j’ai mon petit vélo qui tourne dans ma tête.

Le WAIS est-il un test fiable ?

Vous me demandez souvent si le test du WAIS est fiable et suffisant.

Pour les plus sceptiques (que je comprends), la question est souvent peut-on évaluer l’intelligence émotionnelle  autant que l’intelligence cognitive grâce à un test ?

Je ne sais pas si on peut évaluer l’intelligence émotionnelle mais l’émotion vient d’une réception et d’une interprétation de notre système cognitif.

Tout est lié :
– Nos pensées
– Nos émotions
– Nos comportements
– Les réactions de notre corps

Je pense qu’il y a un lien indéfectible entre nos émotions, nos pensées et nos comportements et que tout ça c’est l’intelligence cognitive.

Ce qui est sûr c’est que le test peut évaluer les capacités de raisonnement et la vitesse du traitement de l’information ainsi que les facilités d’adaptation que l’on possède.

Pourquoi le WAIS ?

Le WAIS (Version IV actuellement) est à l’origine un test qui a été créé pour évaluer les personnes souffrant de déficit intellectuel. Mais, les spécialistes se sont rendus compte qu’on pouvait également l’utiliser dans l’autre sens et évaluer les personnes qui avaient des facilités d’analyse.

Personnellement, je crois qu’il faut quand-même prendre un peu de distance avec les résultats du test. Bien sûr, c’est rassurant quand on a cherché une partie de sa vie, pourquoi on se sentait un peu décalé, d’avoir enfin une réponse.

De mon côté ça a été un grand soulagement de comprendre que non, j’étais pas folle ! Par contre, ce que je relativise, c’est le chiffre qui m’a été donné. 120 / 130 / 140 / 150 / 160… Est-ce que l’on veut vraiment se définir qu’avec un QI ? Et continuer cette société de l’hyper-performance ? Moi, non ! C’est à dire que si on a 130, on vaut moins que quelqu’un qui à 160 ? Et les non-zèbres alors ?

On les considère comme inférieurs parce qu’ils ont 110 ou 102 de QI ? Oui c’est aberrant quand on le lit… Alors, ne tombons pas là-dedans. Ne nous définissions pas uniquement par ce chiffre et ne considérons pas les autres par rapport à cela. 

Gardons en tête que ce test est là pour nous aider à comprendre qui nous sommes en nous permettant de découvrir notre fonctionnement cognitif.

Un test ne définit pas qui vous êtes ni votre valeur

Pour ma part, j’avais juste besoin de comprendre. Mettre le doigt sur cette différence.

Maintenant que j’ai compris, je ne veux pas m’enfermer dans ce simple et unique « rôle » de zèbre. J’en ai eu besoin à un moment. J’étais rassurée de voir que je n’étais pas seule et qu’il y avait une explication rationnelle à mon comportement parfois décalé.

Ou en tout cas pas me définir uniquement via ce prisme. Je suis et vous êtes, bien plus riches et complexes que cela !

Le test ne fera que vous mettre une étiquette de plus, vous collez dans la case : plus doué que la norme. Si tant est que la norme existe ! Parce que finalement, il y a beaucoup de zèbres sur terre.

En France on estime que 2% à 10% de la population est surdouée. Pourquoi un tel écart ? Eh bien car 2,3% c’est le chiffre officiel mais il y a tellement de personnes non détectées qu’il ne peut pas être 100% fiable.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, on n’a rien trouver de mieux pour détecter le fait d’être surdoué que ce test.. 

Conclusion, un zèbre c’est quoi ?

Finalement c’est très difficile de définir ce qu’est un surdoué. D’ailleurs il y a des surdoués très empathiques, d’autres moins, d’autres qui sont des génies des maths, d’autres de l’art… Nos potentiels ne s’expriment pas dans les mêmes domaines.

Difficile de vraiment nous catégoriser, et c’est tant mieux.

Je crois que la vitesse à laquelle on pense et à laquelle on fait des associations d’idées ou de projets, sont assez caractéristiques de nos fonctionnements. Si on n’est pas stimulé on s’ennuie très rapidement. C’est d’ailleurs notre pire ennemi en tant que zèbre : l’ennui !

Il y a aussi le fait que notre système cognitif démarre au quart de tour, ce qui nous fait ressentir les choses rapidement et intensément.

Être zèbre, c’est une caractéristique de plus mais cela ne définit pas TOUT ce que vous êtes. Surdoué ou pas, le plus important c’est d’être bien dans ses baskets et d’être soi-même. 

J’ai découvert le développement personnel en même temps que le fait d’être surdouée, ça m’aide vraiment au quotidien, notamment à relativiser et à faire taire le petit vélo dans ma tête.
Je travaille aussi sur les notions de pleine conscience et de lâcher prise et ça m’apaise beaucoup. 

L’essentiel c’est de trouver sa place dans un monde
qui nous en laisse que très peu.

Vous pouvez retrouver une liste des caractéristiques de zèbres dans cet article : caractéristiques de zèbre.

Tu peux aussi trouver plus d’infos, de ressources et d’outils sur le Haut Potentiel dans le livre témoignage de Mel POINAS. Avec beaucoup d’humour, Mel raconte la découverte de son Haut Potentiel et les routines qu’elle a mis en place pour enfin trouver sa place !

Le livre

Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.

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