Comment savoir si on est zebre ?

Comment j’ai découvert que j’étais HPI… puis TDAH

Parce qu’on ne se réveille pas un matin en pensant : « Et si j’étais surdouée ? » et encore moins, et si c’était le TDAH ?
Surtout à l’âge adulte. Et encore plus quand on est une femme.

🗓️ Article mis à jour le 5 mai 2025

Mon parcours vers le test WAIS IV et la reconnaissance du Haut Potentiel

Comment j’ai découvert que j’étais HPI (2017) puis, quelques années plus tard, TDAH (2023). C’est souvent l’une des premières questions que l’on me pose lorsque j’aborde la neurodiversité.

Alors, voici mon histoire. Pas celle d’une découverte éclaire, mais celle d’un chemin de construction, entre facilités, décalages, questionnements, thérapies, doutes… et enfin soulagement. Parce que c’est cela, découvrir sa neuro-atypie, un chemin vers son identité.

Petite, je ne savais pas vraiment si j’étais différente. À l’adolescence, on cherche à l’être, alors la question ne se posait pas. Mais j’ai toujours eu ce sentiment de décalage, qui s’est accentué en entrant dans le monde adulte.

Un décalage repéré au lycée et pendant mes études supérieures

C’est surtout pendant mes études supérieures que je me suis sentie en rupture. J’avais du mal à me projeter. En stage ou en alternance, le monde professionnel me paraissait absurde. Les autres y arrivaient. Pas moi. Je me sentais incomprise, instable, épuisée.

Je ne comprenais pas et les gens ne me comprenaient pas. C’était un vrai dialogue de sourd !

Avec le recul, je réalise que certaines années ont été plus douces que d’autres… mais à l’époque, je ne faisais pas le lien entre ce que je vivais et ce que je ressentais.

🔁 Le schéma qui se répète : instabilité pro et perso

J’ai toujours trouvé des postes intéressants facilement… mais jamais pour très longtemps.
Tous les ans, je changeais : d’équipe, d’entreprise, de projet. Et dans ma vie perso, c’était pareil : des relations courtes, intenses, puis plus rien. Le lien se brisait. Soit parce qu’avec les personnes qui me manageaient ça ne passait pas du tout, soit parce que très rapidement je m’ennuyais et j’avais besoin de changer.  C’était épuisant. Côté perso, c’était un peu pareil, j’étais vite dépassée et la tentation de fuir était toujours présente.

Je sais maintenant que j’aurais dû percevoir ici les troubles associés au TDAH… Quand on n’a pas connaissance de ce que c’est, il est difficile de s’identifier ! Mais, au fond, je savais qu’il y avait une explication….

🛋️ La quête de réponses… et la valse des diagnostics

J’ai testé plusieurs thérapies pour tenter de comprendre. J’ai mis un peu de temps à trouver les premières réponses. Une dizaine d’année quand même ! Tous les psys disaient un peu la même chose :

“Vous êtes normale (sous-entendu, pas de problème de santé mentale), peut-être un peu extralucide, impulsive mais suffisament resiliante et intégrée pour les thérapeutes…”

Mais au fond, ça ne me convenait pas. Alors je me suis plongée dans de nombreuses lectures : psychologie, développement personnel, troubles de la personnalité… On était entre 2005 et 2015. À l’époque, le HPI et les TND (troubles du neuro-développement) n’étaient pas très connus alors j’ai même envisagé un trouble borderline.

Mais le psychiatre m’a rapidement orientée vers une psychologue spécialisée en sciences cognitives. Avec elle, j’ai pu avancer et franchir un pas dans la découverte de mon identité. Elle a vu mes potentiels. Pas des “dons”, pas des “talents”, juste… des potentiels. Et surtout les situations critiques engendrées par le TDAH à l’époque : mon agitation mentale, mon besoin de stimulation constante, mes prises de décision en mode « tout, tout de suite », mais aussi mes phases d’épuisement brutal

🔎 La découverte de la douance

La thérapie cognitvo-comportementale m’a aidée à mieux gérer les troubles liés au TDAH. Après une année de travail, le Haut Potentiel a été abordée et je me suis orientée vers un psychologue spécialisé pour passer le WAIS IV, l’échelle de Weshcler pour détecter le Haut Potentiel chez les adultes.

Ce test, je l’ai attendu trois mois.

HPI échelle de Wechsler

🧪 Le passage du WAIS IV

Le test se passe en trois temps :

  1. Un premier entretien d’1h
  2. Le test WAIS IV (environ 2h à 2h30)
  3. Un rendez-vous de restitution

C’est intense, parfois déroutant. Mais si vous êtes à l’aise avec le psy, ça se passe bien.

💰 Le tarif ? Environ 300 €, selon les régions. 👉 Voir la liste des psy spécialisés par région ici

Le premier rendez-vous a duré d’une heure sert à l’anamnèse. Il permet au psychologue d’évaluer votre parcours et votre façon de fonctionner. Dans mon cas, les troubles liés au TDAH ont été un peu éludés car je compensais beaucoup. Et à cette époque, les neuropsychologues n’avaient pas de formation en bilan cognitif complet. Aujourd’hui, il y aurait certainement peu de doutes sur mon double-profil HPI et TDAH…

🧠 Test WAIS : être dans de bonnes conditions, c’est essentiel

Le psychologue est là pour vous accompagner tout au long du test. Et c’est important de se sentir en confiance, dans un environnement rassurant. Pourquoi ? Parce que ça permet de rester concentré, sans se laisser envahir par le stress ou des pensées parasites du style : « Est-ce qu’il me trouve nul ? Est-ce que je réponds bien ? »

Pendant le test, il est parfois possible de savoir si vos réponses sont justes ou non. Personnellement, j’avais besoin de ce feedback en direct, histoire de me situer un peu : est-ce que je suis complètement à côté de la plaque ou ça va, je m’en sors ? Mais là encore, chacun est différent. Certains préfèrent ne pas savoir du tout pour rester focus.

🙋 Pourquoi j’ai passé le test

J’avais besoin d’un “oui” ou d’un “non”. Pas d’une étiquette, mais d’un repère.
Est-ce que je suis HPI ? Ou juste paumée, inadaptée, “folle” ?

Certaines personnes n’ont pas besoin de passer le test. Et c’est très bien !
Mais moi, j’en avais besoin. Pour comprendre. Pour poser un mot. Pour me libérer.

La seule personne qui sait ce qu’elle doit faire ou ne pas faire c’est vous ! Ne laisser jamais personne choisir à votre place et surtout ne laisser jamais personne juger vos choix ou vous juger par rapport à vos choix.

Certaines personnes ont besoin d’une validation claire. C’était mon cas.
Il fallait que je sache. Je ne pouvais pas continuer avec ce doute lancinant :
“Est-ce que c’est ça, ou est-ce que je suis juste complètement à côté de la plaque, instable, inadaptée… folle ?”

Et puis, il y en a d’autres pour qui ce n’est pas nécessaire.
Ils savent qui ils sont, ça leur suffit. Pas besoin d’un test ou d’une case en plus à cocher pour se sentir légitimes. Et franchement, tant mieux !

👉 C’est vraiment propre à chacun·e. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire.

Mais si vous avez envie d’obtenir le fameux “macaron” HPI / Surdoué – parce que oui, on adore les étiquettes en France – alors il faut passer un test avec un·e psychologue certifié·e.

Il me semble que Mensa propose aussi une évaluation, mais je vous invite à vous renseigner directement.
Et petite précision : dans les écoles, les classes pour enfants à Haut Potentiel donnent souvent priorité à ceux qui ont déjà été détectés via un test officiel.

💬 Mon conseil si tu hésites à passer la WAIS

Si tu sens ce décalage depuis longtemps…
Si tu as toujours fonctionné “autrement”…
Si tu cherches à comprendre ton propre mode d’emploi

Alors peut-être que la WAIS est une étape à envisager.

Mais quoi que tu décides :
Tu es légitime.
Ton ressenti compte.
Et tu n’as pas besoin d’un chiffre pour avoir de la valeur.

Et pour le TDA/H ?

Après avoir été détecté HPI, une partie de mon histoire s’expliquait. D’ailleurs, j’ai créé Suivez le Zèbre à cette période. En 2017, le HPI était devenu une case un peu fourre-tout ! Donc mes traits de personnalités liés au TDA/H se sont greffés sur les résultats de la WAIS. Et je me suis retrouvée sans solution pour gérer les fluctuations e

Certains profils HPI présentent des résultats très hétérogènes au WAIS : très performants dans certains sub-tests, plus en difficulté dans d’autres.
Ce type de profil peut masquer un autre trouble associé, comme le TDA/H, ce qu’on appelle un diagnostic différentiel.

Dans mon cas, c’est après un burn-out en 2023 que le sujet est revenu sur la table. J’étais déjà identifiée HPI depuis plusieurs années, mais certaines choses restaient floues : la procrastination surtout ! Puis des oublis de plus en plus fréquents et aussi une augmentation de l’agitation mentale, un cerveau en roue libre et moins de patience donc plus d’impulsivité…

Comme les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés, je connaissais bien les caractéristiques du TDA/H, et j’ai finalement vite fait le lien. J’ai donc passé un nouveau bilan neuropsychologique, puis j’ai été officiellement diagnostiquée TDAH par une psychiatre spécialisée. Le HPI m’a longtemps permis de compenser. Mais le jour où un grain de sable est venu gripper la machine – ici, un burn-out – mon cerveau n’a plus réussi à masquer les dysfonctionnements liés au TDAH.

👉 Si votre test WAIS vous semble incohérent, ou si vous ressentez toujours un décalage profond malgré une détection HPI, un bilan complémentaire peut vraiment faire la différence.
Notamment autour du TDAH ou d’autres troubles du neurodéveloppement (TND) souvent encore méconnus à l’âge adulte d’autant plus quand on est une femme.

🌱 Ayez confiance en vous

Le test de la WAIS peut être une étape, un révélateur, un déclencheur… mais ce n’est pas une fin en soi. Dans mon cas, c’est une étape qui m’a permis de découvrir mon TDAH.

Alors passez-le si vous en ressentez le besoin. Mais surtout, gardez confiance en vous, avec ou sans chiffre, avec ou sans étiquette.

Votre valeur ne se résume pas à un score. Le WAIS ne mesure qu’une partie de ce que vous êtes — dans un cadre normé, souvent figé. Et la norme, ce n’est pas une vérité absolue, c’est juste une moyenne. Ce qui compte vraiment, c’est ce que vous faites de votre singularité.

Parce que la neurodiversité, c’est avant tout ça :
✨ Apprendre à vivre ensemble, chacun·e avec ses forces, ses défis, ses nuances.

Comme le dit très justement Verna Myers, militante américaine pour la diversité :

“La diversité est un fait, l’inclusion est un choix.”


📚 Pour aller plus loin :

Découvrez mon livre témoignage sur la douance et les routines qui m’ont aidée à me reconstruire.

Mel POINAS

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