Article mis à jour le 20 janvier 2022
Enfant HPI, des caractéristiques qui se révèlent très jeune
Je me rappelle très bien de mon enfance, même des souvenirs lorsque j’étais très jeune, entre mes 2 ans et mes 6 ans. Enfant, j’étais intéressée et curieuse de tout, je me posais toujours 15 000 questions et heureusement, j’avais des parents très patients.
Les questions existentielles des enfants précoces !
Ma mère répondait à mes questions improbables du style, pourquoi il y a des poulets et pourquoi il y a des hommes. Comment une cellule a pu créer et un poulet, et un homme ? Pourquoi une fourchette s’appelle une fourchette et pas une cuillère ? Pourquoi tous les hommes, ils ne parlent pas la même langue, pourquoi une journée ça fait 24h, comment on sait que la terre est ronde ? Pourquoi il y a des pauvres ? Pourquoi il y a des gens noirs et des gens blancs. Pourquoi, pourquoi, pourquoi…
Et ma maman que j’adore, dans toute sa bonté, m’expliquait l’histoire du poulet et pourquoi la terre est ronde… Elle aurait dû être professeure des écoles ! Elle aurait été parfaite dans ce rôle. Très tôt, j’ai eu d’énormes facilités à l’école, et en même temps, je me sentais très seule, je n’arrivais pas à me lier avec les autres élèves.
Un premier repérage : douée, haut potentiel, par mes institutrices
Mon institutrice, à la petite section, avait déjà dit à mes parents que j’avais des facultés supérieures à la moyenne. Au début des années 90, en Haute-Loire (oui, même combat que la Creuse et le Larzac, même si j’adore ma région ^^) on n’était pas hyper branché douance, développement personnel et psychologie ! Et pour mon côté autiste, on disait juste que j’étais une enfant sage…
Une intégration qui peut être difficile dans les petites classes.
J’ai évolué tranquillement mais sûrement jusqu’au CP. Là, le décalage a commencé à se sentir, je parlais tout le temps, j’avais besoin de communiquer, avec la maîtresse, avec les autres… Je m’ennuyais parce que je finissais les exercices vite et que j’attendais beaucoup que les autres élèves aient fini. J’ai appris à compter et à lire très vite.
Avoir sauté une classe : un premier signe ?
J’ai donc sauté une classe, et commencé le programme de CE1 sur mes 2 derniers mois de CP. En CE2, je me sentais plus à l’aise, j’étais avec des enfants plus grands, j’ai enfin eu des vrais copains. En CP ma seule copine était en CM2 et mes parents trouvaient ça un peu bizarre…
J’ai eu d’ailleurs très peur qu’elle parte à la fin de l’année du CP, parce que j’allais encore me retrouver toute seule ! Mais non, heureusement au CE2, j’ai fait partie d’un petit groupe, dont certains avec qui je suis encore amie aujourd’hui. On se voit moins, mais on est toujours en contact.
Enfant, l’école, un lieu d’épanouissement.
Au CE2, mon cerveau fonctionnait toujours à plein régime, je m’en sortais très bien, donc rebelotte, on souhaite me faire sauter une autre classe, en tout cas, la maîtresse l’évoque, comme à peu près toutes les précédentes.
(Cela, je ne le savais pas à l’époque c’est en en parlant avec mon Papa que je l’ai su). Mes parents hésitent, une classe c’est bien, 2, le décalage d’âge, de maturité etc, cela pourrait devenir compliqué. Je reste donc avec mon groupe d’amis et passe en CM1.
L’école, un lieu où j’étais à l’aise en tant que petit zèbre
J’ai toujours aimé l’école, je n’ai d’ailleurs jamais arrêté de faire des études, même encore aujourd’hui ! A 30 ans, je continue toujours d’apprendre, j’aime toujours autant les études et en « reconversion » je suis devenue prof dans l’enseignement supérieur.
Finalement, je n’ai jamais vraiment quitter l’école.
Pourquoi certains enfants HPI n’aiment pas l’école ?
Je crois que certains surdoués ont peur de l’école. Je pense que ce n’est pas de l’école qu’on a peur quand on est Haut Potentiel, mais plutôt du jugement des autres. Du décalage avec ses camarades. Mais, on aime apprendre et on a soif d’apprendre ! C’est d’ailleurs quand on apprend plus, ou pas assez vite à notre goût, qu’on s’ennuie…
Le matin, à la primaire, ma Maman me posait plus tôt à l’école avant son travail, j’étais à la garderie du matin, et j’arrivais souvent dans les 3 premiers enfants à l’étude.
Je passais tous mes matins, TOUS sans exception, à jouer aux dames avec la dame qui nous gardait (qui devait avoir 50 ans à l’époque !). J’ai toujours été plus à l’aise avec les gens plus vieux, même très jeune, quand j’allais chez des copains, je finissais toujours par plus discuter avec leurs parents… qui devaient d’ailleurs me trouver très bizarre entre 7 et 11 ans !
Pourquoi je n’ai pas été détectée zèbre enfant ?
Je pense que pour mes parents, j’étais normale ! En fait, ils ont eux-mêmes un parcours qui fait, qu’ils ne se sont jamais vraiment posés la question de est-ce qu’elle est surdouée ?
Mon père est très intelligent, il a un QI plus élevé que la moyenne, il a sauté une classe quand il était petit. Quand à ma mère, elle est très sensible, et elle a une grande finesse d’esprit, une culture incroyable et elle s’intéresse à tout.
Ma grande soeur est aussi vive d’esprit que moi, on se ressemble d’ailleurs sur beaucoup de choses et on s’oppose dans beaucoup d’autres. Quand on a un projet, on est à fond, et on est capable de passer du coq à l’âne en très peu de temps.
Je crois qu’avec leur background, et ma grande soeur qui avait à l’époque le même profil que moi, ils se sont dits que tout allait bien et que c’était plutôt une chance d’avoir des facilités à l’école mais sans se poser plus de questions !
Une scolarité plus mitigée à l’adolescence
Bon derrière j’ai eu une scolarité un peu plus mitigée, tout simplement parce que j’étais devenue un peu flemme et que plus je vieillissais, moins certaines choses m’intéressaient, je dirais même que ça m’ennuyait carrément ! Pas le fond, car je suis toujours aussi curieuse, mais la forme ! Je pense que je suis une surdouée à laquelle le système scolaire de l’époque (qui est malheureusement toujours d’actualité) ne convenait pas !
J’aurais pu être détectée dès la maternelle, car en petite section ma maîtresse avait parlé de la douance à mes parents. Puis ensuite on en a reparlé à la primaire, mais, ça ne s’est pas passé comme cela, et c’est pas grave. J’ai fini par être détectée et par comprendre !
Et aujourd’hui je me dis que d’une, ça devait se passer comme ça et qu’en plus, ça m’a rendu plus forte et encore plus alerte sur plein de points !
Ton enfant est HPI ?
Si ton enfant est HPI cela peut être une très belle aventure pour toi comme pour lui, il suffit de l’aider à décrypter le monde qui l’entoure pour qu’il trouve sa place même s’il est différent.
Si la vie au quotidien est un peu difficile, tu peux l’emmener voir un psychologue spécialisé dans le Haut Potentiel. Le psychologue t’indiquera s’il est pertinent de faire tester ton enfant en passant le WPPSI-IV (le test HPI pour les enfants). Le test n’est pas une obligation surtout avant 6 ans ! Si tu soupçonnes ton enfant d’être HPI mais qu’il ne rencontre aucune difficulté, autant le laisser tranquille…
On souhaite aussi t’informer que le HPI est génétique, si ton enfant est HPI il y a de grandes chances qu’un ou plusieurs personnes de ta famille le soit aussi !
Sur Suivez le Zèbre, tu trouveras plein d’outils et d’informations pour apprendre de nouvelles choses sur le sujet !
On te conseille également le livre Suivez le Zèbre pour en apprendre un peu plus sur le Haut Potentiel de manière positive entre témoignage et solutions concrètes car on peut être HPI et très bien le vivre 😉
Le livre
Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.
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- Je suis HPI, je le vis bien et je n’ai pas été en échec scolaire
- Les meilleurs livres sur le HPI
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- Témoignage de Julie, maman d’une happy famille de zèbre