HPI et Scolarité : échec et réussite

HPI et scolarité

Je suis HPI et je n’ai pas été en échec scolaire !

J’aime lire de plus en plus d’articles et de livres sur le Haut Potentiel. Enfin, ces profils atypiques encore méconnus il y a quelques années sont maintenant identifiés voire même acceptés.

Mais, comme tout sujet ultra médiatisé, de nombreux clichés sont apparus et désormais associés au HPI. Comme il y a fort fort longtemps que je n’avais pas écrit d’article personnel sur Suivez le Zèbre, la sortie de la saison 2 de HPI (avec la génialissime Audrey Fleurot) était l’occasion de vous reparler un peu de mon expérience.

HPI sans DYS

J’ai été identifiée « tard », à 30 ans (il y a déjà 5 ans, OH MY GOD !). Je ne suis pas en dépression, je ne le vis pas comme un fardeau, j’ai une vie sociale, un travail (plusieurs en fait), je vis en couple et je n’ai jamais été en échec scolaire ni maltraitée par les profs (c’était plutôt l’inverse d’ailleurs !). J’ai certainement un TDAH et je vais aller consulter bientôt.

Un HPI est-il forcément en échec scolaire ?

Il y a encore quelques minutes, je lisais sur Linkedin le post de quelqu’un qui expliquait pourquoi les personnes HPI n’étaient pas faites pour étudier dans l’éducation nationale. Pourtant, j’ai bel et bien survécu pendant 20 ans en tant qu’élève dans l’enseignement français en alternant le public et le privé. 

Effectivement quand on est différent, cela demande quelques ajustements ! Mais, ce n’est pas parce qu’on est HPI qu’on ne peut pas réussir ses études dans l’éducation nationale ! À l’époque, il y avait très (trop) peu d’écoles alternatives du type Arborescences, MeeO, Montessori, Steiner etc.

Voyant que le système scolaire ne s’adapterait pas à moi, je me suis adaptée ! Oui, oui, vous lisez bien, JE ME SUIS ADAPTÉE. On peut être HPI et avoir ces capacités même si on a le sens du compromis un peu difficile. Au final, je suis même persuadée que l’adaptation et la résilience sont nos plus grandes forces.

HPI et école : entre adaptation et résilience

On associe souvent les profils HPI à la pensée divergente (arborescente dans le langage commun). Être surdoué, c’est avoir un esprit hors du cadre qui pense différemment. On oublie souvent qu’avoir cette vitesse de traitement de l’information nous aide à déceler très vite les enjeux d’une situation et à analyser notre environnement de manière très précise. Il est alors très facile de décrypter les attentes des parties dans un système donné que ce soit dans un contexte personnel ou professionnel.

Très jeune, j’ai vite compris le fonctionnement de l’école et ce qu’on attendait de moi. Il fallait au minimum atteindre 10 pour avoir la paix. Si, en plus, on voulait être bien vu des enseignants et des parents, on ajoutait un peu de bagout et de répartie pour ne pas faire trop tête d’ampoule et être attachant. Le juste milieu, du caractère, mais sans trop faire trop de vague. 

Peut-on s’adapter au système scolaire quand on est HPI ?

Suivant les années, je m’adaptais mais sans enfiler mon costume de caméléon. Je fais partie des HPI (des personnes tout court) qui sont incapables de jouer un rôle. Je suis trop brute, trop franche, trop entière.

En général, si j’aimais le professeur, ça se passait bien et les notes suivaient. Par contre, si ça ne passait pas avec le formateur, je faisais le strict minimum pour être juste au niveau. Au collège, j’ai vécu sur mes acquis et ça a marché jusqu’en troisième.

En seconde, j’ai vite identifiée les matières ou j’étais très douée et pour le reste, j’effectuais de savants calculs d’apothicaires pour avoir une note qui me permettait de viser mon objectif ! Je ne souhaitais plus être dans les têtes de classe mais seulement continuer en ayant une moyenne satisfaisante. J’envisageais de faire des études post bac. Je ne voulais pas trop me fouler mais pas non plus planter mon dossier. 

Je suis HPI et j’ai redoublé (2 fois !)

En première, mes parents m’ont poussé à suivre une filière scientifique. J’avais les capacités mais pas du tout l’envie ! Autant dire que je n’ai pas fait dans la dentelle. Dernier trimestre, 5 de moyenne en maths et en physique. Le lycée m’a gentiment réorienté en filière économique.

Je n’ai jamais considéré cette réorientation comme un échec scolaire. J’ai volontairement saboté mon année. Je souhaitais faire des études en ES avec des options littéraires et un programme de SVT intéressant. J’ai profité de mon année scientifique sabbatique pour lire à la bibliothèque et c’était top ! La filière éco a été un long fleuve tranquille jusqu’au bac, que j’ai eu tranquillement avec mention.

HPI, études et syndrome de l’imposteur

Je n’ai jamais vraiment eu l’impression de travailler !

En repensant à mon parcours, je ne peux pas m’empêcher d’évoquer le syndrome de l’imposteur. Je n’ai jamais vraiment eu l’impression de travailler. Parfois, je me suis ennuyée… Mais je me suis aussi terriblement amusée ! Amusée avec le système, amusée avec les matières, amusée avec les profs, amusée avec mes amis. 

Je suis entrée à l’Université et rebelote ! J’ai joué pendant 6 ans avec le système pour valider mes différentes années et obtenir un double master. J’ai aimé faire des études ! J’ai adoré l’Université. Je garde un souvenir exceptionnel de mes années de première et terminale ES. Je suis devenue prof !

Je suis HPI et je dis merci l’éducation nationale ! (Hallelujah)

Ne vous méprenez pas, je ne fais pas l’apologie de l’éducation nationale. Je reverse 1% du chiffre d’affaires de Suivez le Zèbre au réseau d’écoles pour neuro-atypiques Arborescences tous les ans. Avoir 35 élèves par classe, aucun moyen ni innovation pédagogique depuis 150 ans ne me semble pas la meilleure des manières pour motiver les troupes ! Cependant, parfois, on peut y trouver son compte. Mes meilleures amies sont des personnes que j’ai rencontrée au lycée et à l’université.

HPI, chaque parcours est unique

  • Vous pouvez être HPI et aimer l’école dans l’éducation nationale.
  • Vous pouvez être HPI et ne pas être en échec scolaire.
  • Vous pouvez être HPI et être assez malin pour surfer sur les avantages (ou les failles) de notre système scolaire.

Bien sûr, avec certains profs, ce n’est absolument pas passé.
Bien sûr quand on me mettait trop de limites, je partais littéralement en vrille.
Oui, j’ai manqué de respect et répondu à certains profs et je suis même parfois sortie du cours en claquant la porte. Mais, grâce à ça, j’ai aussi appris à m’excuser et à me remettre en question. À comprendre que mon comportement n’avait pas toujours été le bon.

Même si je n’avais pas encore été détectée HPI, j’ai compris aussi, grâce au système scolaire, que j’étais différente et que j’allais devoir m’adapter. C’était angoissant et déstabilisant ! Mais c’était aussi formateur…

Finalement, le monde du travail (et plus largement, le monde dans lequel on vit) n’est pas adapté à ce qui sort de la norme. On vit en collectivité, alors il est important de savoir quand on peut s’adapter et quand on peut se permettre de sortir du cadre.

Et si, en tant qu’HPI, je n’arrive pas à m’adapter dans le système scolaire ?

Si vous êtes HPI et que vous ne vous intégrez pas dans le système scolaire classique, vous pouvez vous orienter vers des systèmes alternatifs comme évoqué précédemment.

Si vous souhaitez continuer vos études dans le supérieur, le CNED propose des cours à distance.

Une scolarité sans soutien peut être très compliquée pour une personne à Haut Potentiel. Les amis sont importants, les enseignants et les équipes pédagogiques aussi. Si vous ne vous sentez pas bien dans une classe ou dans un établissement, n’attendez pas d’être en rupture, changez !

Tu peux aussi trouver plus d’infos, de ressources et d’outils sur le Haut Potentiel dans le livre témoignage de Mel POINAS. Avec beaucoup d’humour, Mel raconte la découverte de son Haut Potentiel et les routines qu’elle a mis en place pour enfin trouver sa place !

Le livre

Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.

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