L’amitié quand on est zèbre, surdoué, HPI

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Le Zèbre et L’ Amitié

L’ami vrai ce n’est pas celui qui regarde avec peine tes souffrances, c’est celui qui regarde sans envie ton bonheur.

Ma famille, mes proches, mes amis, mes collègues. Toutes ces personnes font partie intégrante de ma vie. Ils m’aident à me construire, à me remettre en question et à me poser les bonnes questions.

L’amitié pour un zèbre : tout ou rien

Je ne sais pas si c’est lié au fait que je sois zèbre, mais chaque fois que je perds une personne à qui je tiens, j’ai la sensation de perdre un bout de moi-même. 

L’amitié, sur le papier, c’est beau, formidable, incroyable ; c’est le partage, la connaissance, les rires, la complicité, le soutien. Finalement, c’est comme l’amour mais sans le désir charnel. Pourtant, pour un profil à haut potentiel, au delà de cette belle définition, l’amitié peut vite devenir source de souffrance et de mal-être.

Quand on est surdoué, on rêve toujours d’amitiés fusionnelles, parfaites, entières, uniques, qui durent pour la vie mais ses attentes, ses exigences et ses grandes espérances sont souvent déçues. Sur le long terme, la quête de ce type de relations n’est pas viable et peut même devenir toxique et malsaine. 

En bon zèbre que je suis, je ne déroge pas à la règle. J’ai longtemps pensé que l’amitié, tout comme l’amour, devait être intense et éternelle. 

Zèbres et coup de foudre amical

En découvrant ma douance, j’ai compris pourquoi je me mettais toujours dans des histoires improbables et compliquées. J’étais sans cesse en recherche d’émotions fortes. Tout dans ma vie devait être intense et démesurée, y compris l’amitié.

Résultat, je me retrouvais inexorablement attirée par des personnes avec qui j’avais une résonance très forte sans savoir pourquoi. Je ne savais quasi rien d’elles mais j’avais envie des les avoir dans ma vie. J’étais persuadée que l’amitié n’était pas une question de temps mais de feeling. Je me fiais uniquement à mon instinct et lui faisais une confiance aveugle. Si la vue de cette personne avait déclenché un tel tourbillon dans mon for intérieur c’est qu’il devait y avoir une raison. 

En très peu de temps, cette personne prenait une place immense dans ma vie et dans mon quotidien. Au départ, tout se passait comme je l’avais imaginé mais sur le long terme, je finissais par ne plus savoir où j’en étais.

L’impact émotionnel des relations fortes pour un zèbre

Émotionnellement, je n’étais plus en capacité de gérer ce type de relations. J’arrivais à une sorte de rupture. Je ne me sentais plus à l’aise comme si je n’étais plus à la hauteur ou que l’autre ne l’était plus. Tout devenait trop fort et j’avais l’impression d’étouffer. J’avais peur aussi.

Mon côté bizarre, décalé, sombre, allait forcément finir par me trahir. Je n’avais plus envie de prendre le risque de me sentir encore rejetée. Je préférais être seule, prendre la fuite et mettre fin moi-même à une amitié que je vivais désormais comme un danger. 

La suite était toujours la même. Je vivais l’amitié comme quelque chose de culpabilisant et d’envahissant qui me renvoyait tout simplement à mon impuissance à tisser des liens sur le long terme. J’avais déjà tellement de sujets avec lesquels me débattre que je ne voulais pas encore me justifier.

Alors j’avançais et en essayant de trouver des réponses, je tournais les pages du livre, laissant derrière moi aussi bien des relations toxiques que des très belles personnes avec qui j’avais partagé des moments exceptionnels. 

Un zèbre amicalement entouré

De manière générale, j’ai toujours été entourée. Le fait que je sois en apparence extravertie et avenante m’a aidée à parler facilement avec tout le monde. Pourtant, j’ai toujours eu le sentiment d’être profondément seule.

Je me rappelle que déjà quand j’étais ado (comme beaucoup d’ados), je prenais tout à coeur. A cette époque, tout ce que l’on ressent devient disproportionné, un peu comme si notre vie en dépendait. Si en plus on est hypersensible et zèbre, cette période devient rapidement ingérable, sinueuse et torturée. On n’a pas le recul nécessaire pour comprendre que non, ce n’est pas grave.

Puis un jour, on devient adulte. On a des vrais responsabilités, un vrai rôle à jouer. Ce qui nous semblait à l’époque si injuste et important, ne l’était peut-être pas autant qu’on se l’imaginait.

J’avais beau être mature dans beaucoup de domaines, je ne l’étais pas assez sur le plan affectif pour pouvoir faire l’effort. Cette sorte de mal-être et de sentiment de solitude sont restés des freins pour bien vivre mes différentes amitiés et surtout, les garder.

L’amitié depuis que je sais que je suis zèbre

En découvrant que j’étais zèbre et en comprenant mon fonctionnement, ma relation aux êtres humains a totalement changé et cela m’a aidée à m’apaiser.

Je ne vois plus l’amitié comme une contrainte et surtout j’ai compris qu’il fallait que je prenne le temps de découvrir les autres. L’instinct peut parfois être trompeur quand il s’agit de l’être humain et de ses propres projections. Le temps est devenu un allié.

Aujourd’hui, je construis mes amitiés, je ne les consomme plus.

Finalement, ce qui a changé dans ma relation aux autres, c’est surtout moi. Découvrir que j’étais zèbre, et surtout qu’il y avait plein d’autres zèbres, surdoués, haut potentiel, comme moi, m’a servi de déclic. Je pouvais et devais enfin être moi-même. La suite a été beaucoup plus facile.

Les amis qu’il me reste savent exactement qui je suis et comment je fonctionne. Je sais que des fois je les saoule, mais eux aussi, parfois, ils me saoulent. J’ai juste compris, que l’être humain n’est pas parfait. Il ne peut pas répondre toujours parfaitement à nos attentes.

Je crois d’ailleurs que la clé en amitié c’est justement de ne rien attendre. Si on n’attend rien, on n’est jamais déçu. Et cette maxime, elle est valable dans les deux sens.

Je crois que maintenant, je sais aussi mieux identifier les gens avec qui je peux entretenir des relations amicales bienveillantes, authentiques et épanouissantes.

Ce n’est plus un effort de prendre du temps pour eux, bien au contraire, c’est devenu un besoin

Tu peux aussi trouver plus d’infos, de ressources et d’outils sur le Haut Potentiel dans le livre témoignage de Mel POINAS. Avec beaucoup d’humour, Mel raconte la découverte de son Haut Potentiel et les routines qu’elle a mis en place pour enfin trouver sa place !

Le livre

Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.

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  1. Bonjour, merci de nous partager ton expérience sur ce sujet important qu’est l’amitié. Pour ma part, je suis encore un peu jeune (peut-être que je me casse la tête pour rien…😅 je ne suis qu’en 4e) je peine à avouer à mes amis que je suis zèbre. J’aimerais le faire mais je pense qu’il me faut encore du temps avant de leur en parler, pour le moment. Je l’ai dit à ma meilleure amie (que je pense sérieusement être un zèbre elle aussi et je le lui ai aussi dit, elle le pense aussi mais bref elle va probablement faire un teste) et maintenant j’ai l’impression d’être libérée d’un poid immense, il me semble que notre relation c’est encore plus améliorer suite à ça. Je me suis découverte zèbre il y a maintenant 1 ans et j’ai décidé d’en savoir d’avantage ! Ce site est sans nul doute le meilleur (selon moi😅) et le plus compréhensible sachant que tu nous parle beaucoup de ta propre expérience, pas juste des choses balancées comme ça sans aucun fondement sachant que tu est toi-même HP (car oui, il y a des gens qui balance des choses sous forme d’affirmation sans même être zèbre !😒).
    Ton site m’a vraiment aidé à voir plus claire sur moi en tant que zèbre tout en prenant en compte qui je suis ! Merci pour ce beau travaille! Tes élèves ont de la chance de t’avoir comme prof !
    Sur ce, bonne continuation !
    Et j’attends avec impatience ta nouvelle publication ! ^^

    1. Merci beaucoup Méli pour ton commentaire, il me touche, me fait rire et ça me va vraiment droit au coeur 😉
      Cas y à ton rythme… Dis la aux personnes avec qui tu as un bon feeling, et si elles sont aussi tolérantes que toi, ça passera tout seul 🙂
      Bonne soirée et à très bientôt,
      Mél

  2. Merci Mél pour ce conseil et désolée pour les fautes d’accord de mon autre commentaire (correcteur auto😅).
    Bonne soirée aussi ! ^^

  3. Bonjour, ton article résonne tellement en moi, merci ! J’ai 47 ans et je vis effectivement mes amitiés beaucoup trop dans la recherche de la perfection, de l’exclusivité, en mettant beaucoup d’attentes au quotidien ce qui forcément génère chez moi de la déception et du mal-être … j’ai une tendance à fuir et m’isoler pour essayer de revenir dans la relation avec plus de légèreté, au risque de générer l’incompréhension de l’autre et mettre en péril un lien auquel je suis pourtant hautement attachée ! Compliqué d’être HP mais tellement riche émotionnellement si on trouve son équilibre par une connaissance et une acceptation de soi 🙂

  4. Stéphanie

    Hello,
    merci beaucoup pour ton article dans lequel je me retrouve énormément. Par moment c’est très difficile de trouver les mots, d’exprimer correctement ce que l’on ressent dans des contextes « hors-norme »,.. même si c’est quelqu’un d’autre qui le fait c’est un soulagement de ne plus se sentir seul.
    Est-ce que tu as eu ces ressentis aussi avec un autre zèbre ? engendrant une amitié plus forte, plus compliqué ou impossible peut-être ?
    merci encore pour ces excellents articles que tu nous partages 🙂

  5. Mais c’est exactement ca ! J’ai toujours dit que j’étais bonne pour rencontrer les gens, mais nul sur le long therme ce qui me stresse et m’occasion beaucoup d’autocritique. Après vue que je suis extravertie les gens croient que j’ai beaucoup d’amis alors que je suis toujours seule, les amis qui t’appelles pour t’inviter a une fête et bien moi ça n’existe pas … J’ai quelque amis mais tous dans des groupe séparés, je me sens simplement inadapté. Après je les entends parler de leurs soirées, mais faut croire qu’on m’a oublié. J’ai l’impression de passer a coté de ma vie sociale, j’ai 25 ans et je fais a ma façon, mes voyages et mes petits projets, je m’arrange pour travailler les soirs de fins de semaines comme ca j’ai l’aire moins étrange, ringarde, mais ca me pèse.

  6. Bonjour Mél,

    Ayant vécu une déception amicale récemment (enfin, non ça fait des mois et des mois mais je reste bloquée dessus disons la vérité à un moment donné!!!), lire ton article m’a fait beaucoup de bien… Je ressentais bien que la façon dont je vivais cette deception avait l’air très très « zèbre »… Te lire me déculpabilise, et m’aide…

    Ce que je retiens particulièrement :
    « Ne rien attendre »
    « Le temps est devenu un allié »
    « Je construis mes amitiés, je ne les consomme plus »

    Super, merci 😉

  7. Mon dieu!!! C est exactement ce que vit m’a fille de 15 ans à chaque fois!!! Très sociable elle se fait des amis assez facilement mais dès que ces relations deviennent plus fortes çà se complique et elle fini par tout plaquer quitte à en souffrir affreusement pendant se protéger…, 😩😩😩

  8. Votre témoignage résonne beaucoup en moi. J’en suis encore à la phase où j’idéalise l’amitié et j’ai bien l’intention d’en sortir car j’en souffre.

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