Mel Poinas était interviewée par l’équipe de Taleez le blog des Ressources Humaines pour avoir une politique RH innovante ! Découvrez un extrait pour mieux comprendre les profils HPI en entreprise.
La recherche d’emploi quand on est HPI
« Les profils zèbres rencontrent-ils des difficultés particulières dans leur recherche d’emploi ? »
J’ai envie de dire que le bon casting doit se faire en amont de l’entretien d’embauche, dès la fiche de poste on doit savoir si on souhaite un profil qui “rentre dans les clous” et qui va être dans une mission récurrente, ou si on recherche quelqu’un dans un objectif d’innovation et de faire bouger les lignes. Les profils HPI auront forcément un regard que 98% des personnes n’auront pas (même si je pense qu’on est plus que 2%). Et son avantage pour moi il est là !
Par contre, il ne faut pas être étonné que lorsqu’on recrute un profil HPI, on propose des choses différentes qui vont venir vous challenger sur votre stratégie. D’ailleurs, je me suis déjà retrouvée dans cette situation, c’est-à-dire qu’on voulait le “mouton à 5 pattes” 🐑 et lorsque je proposais de nouvelles choses, tout était trop compliqué à mettre en place. Et pour un zèbre, il y a toujours une solution à un problème. Si on ne peut pas, c’est qu’on ne veut pas.
Je fais tout de même une parenthèse car on parle beaucoup des profils atypiques qui n’arrivent pas à s’intégrer mais il y en a aussi beaucoup qui y arrivent ! Ma meilleure amie par exemple est comptable, elle aime ses habitudes, avec son équipe ça se passe très bien et ça fait 5 ans qu’elle est dans la même structure.
Candidater quand on est HPI
Faut-il annoncer qu’on est un zèbre quand on postule pour un poste ?
C’est une question un peu piégeuse car ça dépend de chacun. De prime abord, je ne le dirais pas car ça peut paraître prétentieux. Je pense que dans un CV, un profil atypique ça se voit 👀.
Pour moi, lorsque ce sont les RH ou les managers qui le remarquent et qu’ils ouvrent la porte : « vous avez un profil assez atypique« , c’est le bon moment pour en parler. Mais de l’annoncer soi-même, c’est toujours un peu délicat.
Aujourd’hui, c’est moi qui recrute et c’est une vraie difficulté. C’est plus facile d’être de l’autre côté car faire le bon choix du recrutement c’est un vrai challenge, surtout quand on est HP. On ne pense pas forcément comme tout le monde et les entretiens d’embauche que je fais passer ne ressemblent pas à des entretiens classiques.
On parle beaucoup du salarié HPI mais le patron HPI, ce n’est pas évident non plus.
Manager un profil HPI
« Justement, as-tu des conseils à donner aux managers pour assurer l’épanouissement des personnes zèbres dans leur métier ? »
D’être à l’écoute, sécurisant et rassurant. Leur laisser beaucoup d’autonomie et leur faire confiance. Même si je pense que c’est la base dans toute relation mais c’est d’autant plus vrai car un profil HPI est très volatil, s’il ne se sent pas bien il partira.
L’environnement de travail est aussi très important pour un profil HPI. Il va être gêné par le bruit, la lumière, l’excitation autour de lui qui peut le déconcentrer.
Les habitudes de travail peuvent aussi avoir de l’importance. Par exemple, le flex-office peut-être un peu compliqué, du moins pour ma part. Je me rappelle qu’une fois, après un arrêt maladie, je n’avais plus ma place une fois retournée au bureau, c’était horrible à vivre. J’aime avoir un bureau personnalisé où je me sens un peu comme à la maison.
La quête de sens pour un HPI est-elle recherchée plutôt dans les missions ou dans les tâches, dans les valeurs de la boîte ou dans le projet général de l’entreprise, dans le salaire … ?
C’est un tout, moi par exemple, dans mon ancienne boîte j’adorais ce que je faisais au quotidien mais au niveau des valeurs de l’entreprise, je ne m’y retrouvais pas. Il s’agissait d’une entreprise où la plupart des meubles mis à la vente étaient fabriqués en Asie et moi qui suis plutôt dans une démarche où il faut sauvegarder la planète, je n’étais pas alignée avec ce genre de process.
Il y a aussi eu beaucoup de désillusions. Par exemple, on a eu des formations et des teams building où il y avait une vraie émulsion d’idées pour faire bouger les choses, mais sans aucun suivi derrière. J’avais de l’espoir, jusqu’au moment où tu comprends que non, ça ne changera pas. D’où cette importance de quête de sens dans son métier, si ça n’a pas de sens, ça n’a pas d’intérêt.
Je pense d’ailleurs qu’avec l’évolution de la société et la montée des indépendants, les entreprises vont avoir de plus en plus de mal à recruter des profils HPI. Maintenant avec les avancées technologiques, les inégalités et les incohérences se voient. Et une personne HP ressent le monde très fort avec une grande sensibilité et c’est de plus en plus dur pour elle d’être alignée aujourd’hui.
Article rédigé par Mel et Maëlle pour Taleez.
Vous pouvez retrouver l’article en intégralité sur le site Taleez : Recruter, manager et mieux comprendre les profils HPI
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