Témoignage de Simon, HPI et hypersensible

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Vivre son HPI et son hypersensibilité en tant qu’homme

Être zèbre, c’est par définition être sensible et émotif. Quand on est une femme, c’est déjà parfois compliqué à gérer notamment à cause du regard des autres, mais quand on est un homme, comment l’avouer, le gérer, l’assumer, sans avoir peur ou honte du rejet ?

Un grand Merci à Simon pour son témoignage d’homme zèbre hypersensible !

Zèbre et pourtant envie d’un peu de « normalité »

J’ai 39 ans, deux enfants, je suis en couple depuis 20 ans. Ma femme et moi sommes invités par des amis à un pique-nique entre adultes. Ma première réaction est la peur.

Je vais être en présence de gens de mon âge qui vont me parler et me stimuler; je risque de dire n’importe quoi, de parler trop, ou trop peu, j’aimerais profiter d’un instant avec des congénères et être comme eux, réagir à une discussion de groupe à juste dose, sans absence et sans excès.

Pour les surdoués, les sorties peuvent devenir une véritable phobie.

Être invité à un pique-nique sur la plage à picoler cela sonne plutôt comme un événement festif dans le futur proche. Pour moi il y a une part de labeur. J’ai accepté d’y aller, avec la moitié de mes tripes nouées par la peur de ma propre personne.

J’essaie de me convaincre que ce sera bien, un moment entre amis, avec de nouvelles personnes à rencontrer. Mes efforts de pensée positive ont du mal à contredire mon instinct qui me met en garde. Je me dois pourtant de faire l’effort d’appréhender cet événement comme positif.

Alors on y va, on roule en voiture et on se retrouve au début d’un sentier qui mènera à une crique.

HPI, comment être soi-même avec les autres ?

Nous sommes une petite dizaine de personnes et nous ne nous connaissons pas pour la plupart. Nous marchons sur le sentier. Tout le monde commence à parler. Je commence à discuter avec un type super sympa.

Le ciel est bleu, c’est le printemps. Les fleurs sentent bon, ça y est: à peine quelques minutes et mes souvenirs commencent à se superposer avec la réalité.

Je partage des rêves avec mon nouvel ami. Je le comprends si bien que j’anticipe parfois ce qu’il va dire. Du coup je fais des associations incongrues. Il laisse tomber rapidement la discussion avec moi.

HPI, la sensation de décalage

Parmi nous il y a un mec un peu excentrique, un acteur d’origine indienne: Jay. Jay ne veut pas se définir homme ou femme. Jay semble être volontairement excentrique, et je suis touché par sa fragilité. Nous sympathisons. Jay est perché, mais pas au même étage que moi.

HPI et Hypersensible, une vision du monde atypique ?

Quelques moments plus tard, il lance à la cantonade : “Si la terre était votre corps, que serait l’océan?”. Je réagis du tac au tac “Ma prison”. Et j’explique que les poissons tournent en rond, et qu’ils sont piégés dans cette masse liquide dont ils peuvent faire le tour éternellement, pensant toujours aller de l’avant.

D’accord, c’est un raisonnement un peu extrême, mais qui se tient à mes yeux. Chacun par la suite a donné son interprétation de la parabole qu’avait fait Jay. J’ai commencé à prendre intempestivement la parole apparement car ma femme, qui me connait, m’a fait un petit signe en me touchant la main.

HPI et Hypersensible, un cerveau qui ne dort jamais

Mais peu importe, les associations fusent malgré moi dans mon esprit, et j’interromps une amie pour dire qu’on a trouvé la pilule qui supprimerait la sensation de solitude.

Et je pose la question : est-ce que vous le prendriez ? Qu’est-ce que la solitude, si ce n’est le sentiment d’être seul, qu’il soit réel ou fictif ?

J’ai commencé à poser beaucoup de questions pour passer du coq à l’âne et récolter de moins en moins de réaction quand brutalement j’ai compris qu’il fallait que je prenne un peu de distance.

Alors, j’ai coupé le fil, je suis allé m’asseoir seul plus loin. J’ai juste imposé mes problématique de manière battante aux autres, qui visiblement ne les partagent pas.

HPI, le sentiment de solitude

Je culpabilise parce que je le vois clairement. Je réfléchis à ce qu’il vient de se passer et je me dis une fois de plus que je ne suis pas sur la même longueur d’onde que les autres, que je suis mieux seul, et que telle est ma condition. 

Je souhaite à chacun de trouver sa place dans ce monde.

Pour certaines personnes dont je fais partie, c’est moins évident. L’hyper émotivité, l’hypersensibilité aux autres semble être un trait commun aux adultes à haut potentiel.

Je n’ai pas la prétention de justifier ma folie par mon profil psychologique. Je tente juste de raconter ce en quoi nous sommes parfois inadaptés.  

Simon

Un immense merci à Simon pour ce beau et touchant témoignage.

Pour vous aider à gérer cette hypersensibilité, je vous conseille le développement personnel qui est un très bon outil (individuel et personnel) : le développement personnel

Pour découvrir d’autres témoignages de zèbres c’est par ici : Témoignages sur Suivez le Zèbre

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Écrit par une HPI !
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  1. Bonjour Mel et bonjour Simon,
    J’aurai bientôt 50 ans et j’ai été « diagnostiqué » hpi avec des tsa la semaine dernière. Après avoir passés ces quelques décennies à essayer de comprendre ce qui n’allait pas chez moi, pourquoi je me sentais prisonnier en moi ; après avoir subi plusieurs traumatismes, un divorce et des complications incessantes faute de me comprendre, je suis toujours là pour savoir ce qui m’est arrivé tout ce temps. Et ma fille qui vit à 15 mn de chez moi est hpi avec des tsa elle-aussi ; le bon côté des choses c’est que ça nous a rapproché. Le mauvais c’est tout le reste. Nous avons beaucoup à apprendre et à comprendre, et un blog comme celui-ci est très important. Le témoignage de Simon aussi pour moi.
    Merci donc à vous deux…

  2. Témoignage de Lou.

    Femme de 42 ans. Éducatrice spécialisée,  je me lève chaque matin pour m’occuper de la vie des autres . Placés aux avants postes de la misère, nous sommes des millions à nous lever chaque matin pour donner un objectif,  un projet de vie à ces personnes tant démunies.  Quand on est hypersensible  , que l’on s’arrête sur un passage piétons aider une abeille à l’envers, que l’on chouine devant un petit dessin animé et que l’on est dans cette pensée en arborescence,  on devient un peu à part. Parfois,  je gère. Je gère même bien . Quand je suis à fond, que j’ai des projets de partout , je gère. Mais des lors ou une émotion,  un événement,  un peu plus conséquent me tombe sur la tête. C’est la catastrophe.  Tous les sens s’allument. Signaux rouges.  Perte d’appétit. Culpabilité,  tristesse, colère. Et une émotion, une empathie démesurée.  La, je suis en phase haute et je n’ai pas tout de suite les clefs pour redescendre.   J’ai mes stratégies. Mes garde fous. Mais je reste quand même en phase haute.  Quand je suis dans ce type de phase, je suis à 200%. Après, je chute . Je suis dans mon parapente. Je descends en bas. Chute vertigineuse.  Et je me mets dans ma.bulle.  musique. Nature. Livre. Sport. Reconcentration  immédiate. Et si à ce moment je suis invitée ou autre. Je passe pour une sauvage  .. ma personnalité est atypique.

    Tout ce qui est différent attire ou fait peur.

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