C’est quoi le syndrome de l’imposteur ?

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Comprendre le Syndrome de l’imposteur.

Assumer ses réussites c’est accepter qu’on en vaut la peine !

Incontournable quand on découvre que l’on est zèbre, le syndrome de l’imposteur fait partie des caractéristiques des personnes surdouées ou profil à haut potentiel. Mais c’est quoi exactement le Syndrome de l’imposteur ?

Définition : syndrome de l’imposteur

Cette notion est assez récente en psychologie puisqu’elle date de la fin des années 80. Elle apparaît d’abord aux Etats-Unis, puis son petit bout de chemin la mène jusqu’en Europe. Ces dernières années, le syndrome de l’imposteur est notamment mis en avant par les caractéristiques des profil à haut potentiel mais pas besoin d’être zèbre pour être concerné par cette particularité.

Le syndrome de l’imposteur c’est la modestie poussée à l’extrême. Les réussites sont toujours attribuées à des circonstances extérieures. Par exemple, la chance, les autres, une méprise, etc. 

Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur sont des personnes qui en général réussissent plutôt bien dans leur vie. Cependant elles sont incapables de s’en attribuer le mérite.

Exemple de cas dans lesquels on peut éprouver un syndrome de l’imposteur :

  • réussite amoureuse (facilité à séduire et à être en couple, plaît aux personnes qui l’entourent)
  • réussite sociale (bon job, salaire confortable, promotions récurrentes, collègues qui nous apprécient, bon entourage)
  • projets difficiles et challengeant réussis avec brio (peu importe le domaine, les études, la rénovation d’une maison, la création de quelque chose)
  • capacités sportives exceptionnelles
  • artistes plein de talent
  • l’attirance physique (beauté, charisme, charme, style)
  • des qualités particulières (humour, bon orateur, sensibilité, vision)

La liste pourrait être encore longue !

Les personnes qui éprouvent un syndrome de l’imposteur ont l’impression de mentir à leur entourage, de les berner. C’est un peu comme s’ils n’étaient pas dignes de tous les éloges ou l’admiration qu’on leur porte. Ils se sentent comme des imposteurs.

D’où vient le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur est lié à plusieurs facteurs. 

Les facteurs qui participent au syndrome de l’imposteur

La confiance en soi et l’estime de soi sont les principaux écueils dans lesquels s’embourbent les personnes touchées par ce sentiment d’imposture. Il y a un décalage entre les compétences et la perception de la personne sur ses propres capacités. On se dévalorise et on n’est incapable de se sentir légitime dans les succès que l’on nous attribue. 

Une grande partie de la population doutera un jour de ses compétences ou de ses capacités. Cependant, dans le cas d’un syndrome de l’imposteur, la personne aura toujours la sensation de tromper son Monde, de ne pas être à la hauteur des attentes de l’autre.

Le syndrome de l’imposteur n’est pas une pathologie

Pourtant le syndrome de l’imposteur n’est pas une pathologie. Ce serait plus un biais cognitif (selon Wikipédia : un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information. Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité.) ou une croyance limitante (Selon le site web out of the box : une croyance limitante est une vue de notre esprit qui nous fait croire que l’on n’est pas capable de faire certaines choses. Elle nous vient le plus souvent de notre éducation ou de nos expériences passées (en particulier de nos échecs).

Souvent, le syndrome de l’imposteur vient d’un problème de validation de soi qui peut être lié à l’éducation. Un enfant qui a été éduqué dans le faire et la récompense : si tu travailles bien à l’école alors nous t’aimerons et tu seras un bon enfant, et non dans l’être : tu as des aptitudes, des capacités et tu es un enfant intéressant pour ce que tu es, souffrira plus facilement du syndrome de l’imposteur. Il aura été éduqué dans l’obligation de réussir sinon il ne mérite pas d’être aimé.

On n’apprend pas à l’enfant à se valider seul, on le valide par le biais de ses actions. Chaque réussite devient normale puisqu’elle devient indispensable pour être reconnue en tant qu’être humain. A terme, cela crée un problème de légitimité. Oui, j’ai réussi mais parce que je devais le faire.

Zèbres et syndrome de l’imposteur

Quand on est zèbre, la remise en question et le doute font partie de nousBizarrement, on ne supporte pas l’échec, mais on n’accepte pas plus de réussir. Un zèbre est intelligent, exigeant, brillant. Pourtant, il a un pouvoir d’auto sabotage exceptionnellement grand ! Ce n’est jamais assez bien… 

L’intelligence, étroitement corrélée au syndrome de l’imposteur ?

Grâce à nos facilités, on a l’impression d’y arriver sans trop forcer, ce qui enlève tout le mérite à notre réussite. Ou alors, il faudrait avoir les capacités d’Einstein. Réussir des choses vraiment exceptionnelles aux yeux du Monde entier… La majorité des gens sont des personnes exceptionnelles sans pour autant réussir à trouver la loi de la gravité. Être et non faire… 

Un zèbre se sentira légitime uniquement s’il réussit une prouesse d’une envergure intergalactique. Sinon, il jugera que ce qu’il a fait n’a rien d’exceptionnel, c’était trop simple… Pourtant, on n’a pas forcément besoin de rencontrer des difficultés pour pouvoir être fier du résultat

Mon expérience du syndrome de l’imposteur

Je pourrais vous donner des centaines d’exemples dans lesquels j’ai attribué mes succès à tout un tas d’évènements externes… Qu’ils soient professionnels ou amoureux. Je me disais, mais quand ils vont se rendre compte qu’il se sont trompés, de qui je suis vraiment, ils vont changer d’avis ! Faut dire que c’était un peu arrivé dans les deux cas : waouuuuh cette nana est trop géniale. En fait, elle est complètement tarée, ingérable et beaucoup trop émotive.

Le manque de confiance en moi

Quoiqu’il en soit, j’alternais entre une absence totale de confiance en moi (ce qui me créait pas mal d’angoisse) ou au contraire des énormes tentatives de réassurances : non mais s’ils m’ont choisi c’est qu’il y a une raison… Et je procrastinais pendant trois jours avant d’avoir un éclair de motivation et de m’y mettre à fond. Malgré tout, la suite était toujours : ben finalement c’était pas si compliquée

Le syndrome de l’imposteur au travail

Pour moi, cela se traduit par une grande facilité à gérer des projets de A à Z. Je sais exactement ce que je dois faire, sans vraiment trop réfléchir. Dès que j’ai l’idée d’un projet c’est comme si une immense cartographie géante prenait forme dans ma tête. Tout s’enchaîne de façon logique. Le projet et ses enjeux me semblent alors d’une simplicité évidente.

Ma conclusion était que gérer des projets était facile et à la portée de tous et quand on me félicitait, je trouvais ça normal. C’était mon job, j’étais payée pour faire ça. Heureusement que j’y arrivais ! Mais ce dont je ne prenais pas la mesure, c’est que pour une seule personne, la charge de travail abattue était énorme.

Le déclencheur et la prise de conscience : les autres

Quand j’ai commencé à enseigner, je me suis rendue compte que pour certains de mes étudiants, c’était plutôt difficile, voire même très compliqué. Même avec une méthode et en détaillant le projet point par point, certains arrivaient quand même à se tromper. C’était une matière qui n’était pas si évidente et surtout je mettais la barre super haut pour eux. Je leur demandais de gérer des projets comme moi, aussi vite et aussi bien, mais de ce fait, je les mettais directement en échec car une grande partie d’entre eux n’était pas en capacité d’y arriver. Cela créait beaucoup de frustration et de déception… Ils avaient l’impression d’être nuls.

J’ai compris que je devais être moins exigeante et revoir mes objectifs à la baisse. Les pousser, les aider en fonction des capacités de chacun. J’ai aussi dû me rendre à l’évidence. Finalement, j’étais douée pour le management de projets. Ce n’était pas un hasard, ni une chance, ni parce que je connaissais bien le sujet. J’aimais ça et j’étais douée pour ça. Maintenant, il ne me restait plus qu’à accepter et à assumer.

Pourtant, à cette époque, j’étais moi-même pleine de doute ! Je me remettais sans cesse en question. Dans ce cas précis : est-ce que je suis une bonne prof ? Visiblement non parce qu’ils n’y arrivaient pas étant donné que je leur en demandais beaucoup trop. Cela m’a permis d’ajuster le curseur et de me confronter à moi-même.

Zèbre, remise en question et légitimité

Quand j’ai commencé l’enseignement, je ne savais pas encore que j’étais zèbre et j’avais un gros problème de confiance en moi. Tout le monde pensait que j’étais sûre de moi, que je savais exactement ce que je voulais et ce que je faisais. Comme quoi, malgré un gros syndrome de l’imposteur, on peut en apparence donnait le change sans souci.

J’ai beaucoup travaillé sur moi, notamment grâce à cette expérience. Je devais arriver à me sentir légitime. Légitime en tant qu’être humain, légitime en tant que femme, légitime en tant que professeure, légitime en tant qu’amie, puis, par la suite, légitime en tant que zèbre.

Comment surmonter le syndrome de l’imposteur ?

Pour dépasser ce sentiment, j’ai eu recours à plusieurs méthodes.

La TCC (thérapie cognitivo-comportementale)

Cette thérapie avec une psychologue m’a aidée à mettre en perspective ce que je ressentais et la réalité. L’idée c’est de sortir des biais cognitifs et de la dissonance pour progressivement arriver à dépasser les symptômes invalidants, le stress, les évitements, les inhibitions, les réactions disproportionnées, les cognitions erronées, les pensées automatiques dysfonctionnelles ou la détresse à l’origine d’une mauvaise gestion des émotions et de la souffrance que cela peut engendrer. Oui oui, rien que ça ! Et ça marche. en tout cas, pour moi, ça a marché.

S’initier au développement personnel

Le développement personnel est une philosophie de vie qui consiste à faire un travail sur soi, qui regroupe un ensemble de courants de pensées, d’outils, de méthodes et qui permet d’accéder à ce que nous sommes dans notre essence la plus profonde.

En travaillant sur moi, j’ai appris à mettre en valeur mes qualités, mes compétences et mes capacités. J’ai aussi mis le doigt sur mes défauts et ce qui m’empêchait parfois d’aller au bout de certaines choses. Le développement personnel m’a permis d’avoir un regard plus objectif et plus juste sur moi. Maintenant, je sais ce dont je suis capable mais je connais aussi mes limites.

Pour moi, le développement personnel et les TCC sont des super outils pour les zèbres qui souhaitent retrouver une belle confiance en soi (oui vous le méritez !) et apprendre à lâcher prise (oui ralentir, ça s’apprend !) pour enfin, trouver votre bonheur !

Conclusion sur le syndrome de l’imposteur 

Pourquoi se torturer et se forcer à chercher toujours la difficulté quitte à se mettre en danger ?
Vous n’avez rien à prouver, la vie n’a pas forcément besoin d’être difficile pour en valoir la peine.

On ne peut pas tout réussir alors autant en profiter et le savourer quand c’est le cas.

Tu peux aussi trouver plus d’infos, de ressources et d’outils sur le Haut Potentiel dans le livre témoignage de Mel POINAS. Avec beaucoup d’humour, Mel raconte la découverte de son Haut Potentiel et les routines qu’elle a mis en place pour enfin trouver sa place !

Le livre

Écrit par une HPI !
Un témoignage et des solutions concrètes pour découvrir, comprendre et apprendre à vivre en étant HPI.

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  1. Cauwenberghs Noémie

    Je suis bouleversée en lisant ces lignes car elles sont une révélation !!!! Moi-même enseignante, mon métier me pompe toute mon énergie car je veux toujours le meilleur ! Vous êtes une bénédiction !!! Merci du fond du cœur car je sais qui je suis et ce que je vaux vraiment. 🙏

  2. Armelle QUEGUINER PIRIOU

    Bonsoir et merci !!! Ce post touche particulièrement aux tripes. « Diagnostiquée officiellement » HPI il y a un an, j’ai 57 ans et je traîne toujours ce fichu syndrôme comme un sacré vieux boulet. Pathologique : vers mes 10 ans je me disais déjà que si j’étais la meilleure de la classe, c’est parce que mes parents et mes profs s’étaient concertés pour me donner des bonnes notes pour me faire plaisir.
    … Pathologique, je vous dis 🙂 . J’en souris, et surtout j’appends, j’apprends, grâce à vos posts, votre livre, et plein de belles avancées que le sujet qui nous libèrent. merci !!! P.S. : votre autocollant zébré est joyeusement collé sur mon PC de travail, comme un ancrage et un clin d’oeil . . Merci encore …

  3. Votre paragraphe sur votre syndrome au travail est un copier coller de mon expérience. Je ne pourrais pas mieux décrire ce que je vis. Je suis responsable de projet et quand on me parler d’un nouveau projet à mener, tout est tout de suite très clair dans ma tête, je sais exactement ce que je dois faire, comment… Je suis ravie de lire que quelqu’un d’autre que moi « voit » aussi cette énorme cartographie arriver dans sa tête !!! Détectée il y a peu, je travaille à assimiler qu’en fait ce n’est pas la norme et que finalement, la plupart des gens ne voient pas ça…

  4. Bonjour,
    N’est-ce pas une malédiction si on ne peut l’exploiter en raison d’un psychisme défaillant?
    La conscience aiguë de cette incapacité à exploiter optimalement son potentiel dans la durée ne conduit-elle pas inexorablement au suicide?
    Car les sentiments d’altérité et de déréliction sont si intenses que peu d’issues émergent.
    Reprendre alors sa vie en main, en écrivant d’une balle le mot de sa propre fin. La lucidité permet de respirer l’air des cimes et la boue des abysses sans émotion.
    Toutes ces étiquettes, psychotique, asperger, hp, quelle importance?

  5. Après quelques articles sur votre blog, j’ai acheté votre livre début décembre.
    J’ai d’abord parcouru quelques pages (une vingtaine), avant de m’envoyer le bouquin dans son intégralité aujourd’hui.
    Merci pour la qualité de description et de rédaction qui m’ont totalement captivé.
    Je me suis complètement reconnu dans vos descriptions et m’en suis trouvé soulagé, jusqu’au passage sur les pervers narcissique qui me laisse perplexe !

    Mon empathie et ma perpétuelle remise en question me ferait plutôt pencher pour un profil zèbre, mais je vis une relation compliquée et me reconnaît dans certains traits caractéristiques du pervers narcissique.
    Aussi je rejoins votre raisonnement sur l’hypothèse qu’un zèbre puisse se muer en pervers narcissique – à mon grand regret – et m’interroge de plus belle.

    Au fond je n’y crois pas moi-même et me demande si je ne suis pas plutôt en présence d’une perverse narcissique, et si la complexité de notre relation ne serait pas en train de modifier mon comportement.

    Suis-je plutôt l’un que l’autre ? Je ne suis pas qualifié pour répondre à la question et c’est justement pourquoi je suis fermement décidé à passer le test de WAIS.
    J’ajoute que, comme vous l’écrivez dans votre livre, je suis tombé sur votre blog en cherchant pervers narcissique sur Google.

    Bref, merci de votre aide car sans le savoir (ou pas en fait) vous m’avez apporté beaucoup de réponses (et encore plus de questions 🤣)mais en tout cas vous lire a amorcé un processus en moi et j’ai le sentiment d’avancer (dans la bonne direction en plus)

    Re merci, et re re merci.

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